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Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 115.djvu/564

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LES
JUIFS ET L'ANTISEMITISME

V.[1]
LE PARTICULARISME ET LE COSMOPOLITISME JUIFS.

Pur sémite ou de race croisée, rien dans le sang de Jacob, rien dans le génie d’Israël ne s’oppose à ce que le Juif s’approprie notre civilisation. Pourquoi, en tant de pays, continue-t-il à former comme un peuple au sein du peuple et comme une confrérie internationale éparse au milieu des nations ? D’où ce particularisme persistant, joint à cette sorte de cosmopolitisme égoïste qui lui permet de se transporter d’une contrée à l’autre, sans presque jamais s’y fondre entièrement avec les habitans ? Comment y a-t-il tant d’arrière-neveux d’Abraham dans l’impure écume de toutes nations qui flotte sur nos capitales, à la surface de nos sociétés en décadence ? Les raisons, nous les connaissons : elles ne sont ni physiologiques, ni ethnographiques, elles sont tout historiques. Le Juif longtemps n’a pu prendre racine nulle part. À quoi, durant des siècles, ont ressemblé les rejetons de Jacob sur la terre d’Europe ? À des herbes folles arrachées à chaque saison par la main d’un sarcleur hostile ; ou encore, là où nous supportions leur présence, à des plantes en pot, sans cesse déplacées, à de maigres

  1. Voyez la Revue des 15 février, 15 mai, 15 juillet 1891 et 15 décembre 1892.