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LE MEXIQUE
SOUS
LA PRÉSIDENCE DU GÉNÉRAL PORTIFIRIO DIAZ

Les États de l’Amérique du Sud, qui, il y a quelques années, semblaient être entrés définitivement dans la voie de l’ordre et du progrès, ont donné de grandes déceptions. La République Argentine a à peu près fait banqueroute ; le Brésil, en échangeant sa monarchie débonnaire contre une république, a compromis gravement son crédit politique et financier ; le Chili, qui avait une réputation exceptionnelle de sagesse, s’est mis au régime des pronunciamientos et ne paraît pas près d’en sortir. Le Mexique, au contraire, où pendant un demi-siècle les révolutions tragiques s’étaient succédé, jouit depuis quinze ans d’une paix profonde, grâce à l’homme énergique et capable qui le gouverne, le général Porfirio Diaz.

Il n’est pas seulement un accident heureux, une halte dans l’histoire de son pays. Il en a entrepris la transformation économique en créant un réseau de chemins de fer qui le traversent dans tous les sens, et, comme ces voies ferrées le relient directement aux États-Unis dont il était jusque-là séparé par de vastes espaces déserts, du même coup l’axe de la politique mexicaine a changé. Une ère nouvelle a commencé pour le vieil empire des Aztèques. Avec la paix intérieure ses ressources naturelles doivent nécessairement se développer : on peut donc prévoir que, dans le siècle prochain, il sera un facteur secondaire sans doute, mais nullement une quantité négligeable, dans l’équilibre des forces économiques du monde.