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LE
PARC NATIONAL DES ÉTATS-UNIS

Au moment où l’Exposition de Chicago attire en Amérique un grand nombre de Français, l’occasion est bonne de leur donner un conseil qu’ils seront ravis d’avoir suivi.

À mon retour d’une excursion au Parc-National des États-Unis, je m’empresse d’en indiquer et d’en proposer le voyage à mes compatriotes.

S’il est vrai, comme j’en ai l’assurance, qu’il n’est pas au monde un pays plus merveilleux, ils seront certains de ne pouvoir faire, de leur vie, une exploration plus étrangement captivante.

Il faut d’abord dissiper un mirage, et définir les mots. Le Parc-National éveille, par son nom, l’idée d’un jardin de plaisance, et à ce compte, il est fort mal nommé. C’est une région de 10,000 kilomètres carrés, grande comme un tiers de la Belgique, située au cœur des montagnes Rocheuses, à l’angle des États de Wyoming, de Montana et de l’Idaho, enfermée de tous côtés par un rempart de pics et de glaciers. Elle est un théâtre de prodiges ; leur découverte toute récente a ému le Nouveau-Monde, sans être encore fort populaire sur l’ancien continent. M. Jules Leclerc, président de la Société de géographie de Bruxelles, dans une intéressante relation d’un voyage fait au Parc-National en 1883, a établi, d’après un rapport du savant américain A.-C. Peale, un essai de bibliographie spéciale à ce sujet. Il ne compte pas moins de cent dix-huit