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souci que le gouvernement sembla avoir du sort fait aux obligataires de la Compagnie royale des chemins de fer portugais.

Les valeurs argentines se sont réveillées à Londres, sur l’offre faite par le ministre des finances, M. Romero, de payer, à partir du 1er juillet prochain, une somme ronde de 1,500,000 livres sterling annuellement, pendant cinq années, pour le service d’intérêt de toute la dette extérieure nationale de la république, tout amortissement étant suspendu pendant le même temps. L’offre a été transmise par MM. Baring au comité Rothschild et elle sera discutée d’ici peu dans une réunion des porteurs de fonds. On sait que le comité Rothschild, lors de l’arrangement du moratorium au début de 1891, avait exigé et obtenu un traitement privilégié pour l’emprunt 1886 et pour le fonds de consolidation 6 pour 100 1891. Si ce privilège est maintenu et étendu à la dette relative aux eaux de Buenos-Ayres, le reste des créanciers ne toucherait pendant cinq ans que le tiers de l’intérêt dû ; s’il ne s’appliquait qu’à l’emprunt de 1886 et au 6 pour 100 de consolidation, les autres créanciers toucheraient 50 pour 100 ; enfin si le privilège est suspendu et que les emprunts soient soumis tous au même traitement, c’est 2/3 de l’intérêt dû que les 1,500,000 livres sterling promis permettraient de payer. On ne désespère d’ailleurs pas à Londres d’obtenir de M. Romero que l’annuité promise soit portée de 1 million 500,000 livres sterling à 1,750,000.

Les sociétés de crédit ont été fort négligées. La Banque de France a été quelque peu offerte de 3,925 à 3,890, le Crédit foncier de 968.75 à 962.50, la Banque de Paris et des Pays-Bas de 673.75 à 666.25, le Comptoir national d’escompte de 505 à 502.50. La Banque d’escompte a repris de 143.75 à 152.50, sur le bruit d’une reconstitution de la Société. La Banque ottomane, après s’être avancée de 601.25 à 607.50, a été ramenée à 600. La Banque des pays autrichiens s’est relevée d’une dizaine de francs à 538.75, le Crédit foncier d’Autriche est resté sans changement à 1,195 environ.

Parmi les actions de nos grandes compagnies, le Lyon a été porté de 1,530 à 1,540, le Nord de 1,857.50 à 1,870, l’Ouest et l’Est ont reculé de quelques francs à 1,091.25 et 960, l’Orléans et le Midi n’ont pas varié. L’action du Gaz a fléchi de 1,397.50 à 1,385, la Compagnie transatlantique de 527.50 à 525, les Omnibus de 1,045 à 1,040, les Voitures de 700 à 680. Cette dernière société ne peut répartir un dividende de 35 francs qu’à l’aide d’un prélèvement important sur la réserve de prévoyance.

Le Suez s’est relevé de 26.25 à 2,671 fr. 25, bien que les recettes réalisées depuis le 1er janvier présentent une moins-value totale de 3,394,000 francs sur celles de la période correspondante en 1892.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.