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pourtant baissé que d’une unité à 66.75. Les fonds argentins se sont arrêtés dans leur mouvement de reprise, les comités anglais n’espèrent plus obtenir du ministre des finances à Buenos-Ayres qu’il porté au-dessus de 1,500,000 livres sterling le montant offert pour le service réduit de la dette extérieure jusqu’en 1898. La rente suisse, émise il y a peu d’années à 90 francs, vaut maintenant 98 francs.

La Banque de France a été portée de 3,890 à 3,935 sur les premiers symptômes du renchérissement de l’argent. La Banque de Paris a tenu son assemblée générale, le 9 courant. Le dividende, fixé à 30 francs pour 1892, a été entièrement prélevé sur les bénéfices de cet exercice, qui laissent en outre un report à nouveau de plus d’un million. Le Crédit foncier s’est tenu immobile et sans affaires à 961.25, le Comptoir national d’escompte de même à 487 ex-coupon, et aussi le Crédit lyonnais à 762.50. La Banque des pays autrichiens a tenu bon contre la faiblesse du marché viennois et se maintient à 525. Le Crédit foncier d’Autriche qui, à l’époque de l’assemblée, avait été porté au-dessus de 1,200, a été, depuis, ramené à 1,180.

Les Chemins français, actions et obligations, ont gardé leurs plus hauts cours. Les Lombards ont perdu 10 francs à 242.50. Les Autrichiens, le Nord de l’Espagne, le Saragosse et les Andalous, après quelques faibles oscillations, présentent exactement les cours de fin avril.

Au milieu de la stagnation générale, les actions de Suez n’ont pas seulement maintenu la hausse acquise le mois dernier ; elles l’ont encore accentuée de 2,663 fr. 75 à 2,690 francs ; quelques réalisations les ont ramenées à 2,685 francs. La moins-value des recettes depuis le 1er janvier est de 3,536,000 fr. Mais la comparaison s’établit pendant cette période avec les mois de 1892 qui avaient fourni les plus belles recettes, tandis que le rendement est devenu beaucoup moins brillant pendant le second semestre de l’année. Les moins-values vont donc prochainement s’atténuer, les perspectives de trafic sont bonnes, les récoltes de l’Inde donnent à cet égard de grandes espérances.

Les Voitures, après avoir reculé le mois dernier de 700 francs à 670 francs, se sont tenues entre ce cours et 665 francs. Le bénéfice net de 1892 a été de 2,652,312 francs, en diminution de 294,135 francs sur celui de l’année dernière, et les actionnaires ont été avisés à l’assemblée générale qu’il fallait prélever 415,000 francs sur la réserve spéciale pour maintenir le dividende à 35 francs. Les Omnibus ont des recettes très satisfaisantes, la plus-value depuis le 1er janvier est de 830,000 francs. Mais les charges de la Compagnie sont considérables et le dividende, quoique déjà réduit à 45 francs, semble destiné à diminuer encore plutôt qu’à se relever. Aussi le haut prix de l’action, 1,030 francs, n’est-il soutenu que par le petit nombre et l’excellent classement des titres.