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Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 118.djvu/170

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LES
SALONS DE 1893

II.[1]
LA PEINTURE AU CHAMP DE MARS ET LA SCULPTURE DANS LES DEUX SALONS.

Est-il vrai, comme on l’entend dire par d’imprudens amis, que les peintres du Champ de Mars se distinguent essentiellement, et en masse, de leurs confrères des Champs-Elysées, par la hardiesse de leur initiative et leur sens particulier des choses modernes ? On a quelque peine à le croire lorsque l’on constate, d’une part, que la toile capitale de l’exposition, l’Hommage de Victor Hugo à la Ville de Paris, par M. Puvis de Chavannes, est une des compositions les plus académiques, suivant les plus notables formules scolaires, que notre école française ait depuis longtemps produites et lorsqu’on s’avise, d’autre part, que bon nombre des peintures distinguées qui attirent l’attention, celles de MM. Burne-Jones, Frédéric, parmi les étrangers, de MM. Carrière, Eliot, Aman-Jean, Ary Renan, parmi les Français, pour ne citer que les plus voyans, sont les fruits savoureux ou acerbes d’un dilettantisme raffiné et d’une fantaisie savante qui vivent de souvenirs autant que d’observation. — Pour nous qui n’aimons pas à nous payer

  1. Voyez la Revue du 1er juin.