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LE
BARREAU LIBRE
PENDANT LA RÉVOLUTION

LES DÉFENSEURS OFFICIEUX[1].

Voici que les avocats, dont la profession est de défendre les autres, vont avoir à leur tour besoin de défenseurs. Ils sont sur la sellette depuis quelques semaines, et il ne se passe pas de jour qu’un ou plusieurs journalistes ne dénoncent à l’indignation publique des abus dont personne, il faut bien le dire, ne se souciait il y a six mois, mais qui, paraît-il, sont devenus subitement intolérables. On s’est avisé tout à coup que l’ordre des avocats, avec son organisation traditionnelle, n’était ni plus ni moins qu’un monstrueux

  1. Cette étude a été composée en majeure partie avec des documens inédits qui se trouvent aux Archives nationales, particulièrement dans les cartons AD. II. 44, AD. II. 45, AD. II. 46. — Le texte des discours prononcés, soit à l’assemblée constituante, soit aux deux conseils du régime directorial, ainsi que le texte des délibérations du conseil-général de la commune de Paris, a été emprunté aux comptes-rendus donnés par le Moniteur. — On a utilisé encore les ouvrages publiés par quelques témoins des événemens, notamment les Souvenirs de Berryer, et les Campagnes d’un avocat, ou Anecdotes pour servir à l’histoire de la Révolution, de Lavaux.