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Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 119.djvu/486

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Mal en a pris aux marchés allemands de lâcher, il y a trois ans, les fonds russes pour les rentes et obligations d’Italie ; autant ceux-là ont monté depuis ce temps, autant celles-ci ont baissé. Le bruit a couru qu’un syndicat anglo-allemand, dirigé par la maison Hambro, de Londres, préparait un important emprunt italien ; la rumeur n’a trouvé aucun crédit. Elle se rapportait sans doute à quelque négociation de bons du trésor, poursuivie à Berlin par le ministre des finances d’Italie.

La place de Vienne a recouvré non l’animation, mais la sérénité. Après une courte défaillance à 93 ¼, le 4 pour 100 hongrois a repris aisément 94, puis 94 1/2.

Le change se maintient à 11 pour 100 à Rome et à 20 pour 100 à Madrid et à Barcelone. Toutefois une légère détente s’étant produite dans les taux espagnols, l’Extérieure en a aussitôt profité. Ce fonds avait reculé jusqu’à 62, sous l’influence des troubles de Saint-Sébastien et de l’agitation des partis carliste et républicain. Mais les tentatives d’émeutes contre l’application des nouvelles lois fiscales ont été réprimées, et le 4 pour 100 espagnol s’est relevé brillamment à 64 1/2.

Le Portugais, les fonds grecs, les Argentins et les Brésiliens sont restés lourds, absolument délaissés d’ailleurs. Les valeurs turques et égyptiennes ont conservé, dépassé même leurs plus hauts prix, récemment atteints.

Les titres des grands établissemens de crédit, Crédit foncier, Banque de Paris, Crédit lyonnais, Comptoir national d’escompte, se sont plutôt améliorés dans cette quinzaine ; d’autres, de second ordre, ont accusé également quelque fermeté. La Banque d’escompte et le Crédit mobilier continuent leur agonie dans les cours de 80 à 90. Le Suez a été porté à 2,700 et 2,720 ; les Chemins français ont été soutenus, de même les Austro-Hongrois ; les Espagnols ont eu un peu d’amélioration.

Une note officieuse a mis à l’ordre du jour la question de la conversion de la rente 4 1/2. La question est en réalité ouverte depuis le 16 août dernier, jour où expirait le délai de dix années pendant lequel le gouvernement français était privé (loi du 27 avril 1883) du droit d’imposer aux porteurs de ce fonds une nouvelle réduction d’intérêt. Il est probable que la conversion sera effectuée dans l’hiver de 1893-1894.


Le Secrétaire de la rédaction, gérant, J. BERTRAND.