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LES METHODES DE DRESSAGE
DU CHEVAL DE SELLE
DEPUIS LA RENAISSANCE JUSQU'A NOS JOURS

Ce qu’on se propose lorsqu’on entreprend le dressage d’un cheval de selle, c’est d’arriver par les moyens les plus sûrs et les plus prompts à le rendre facilement maniable en tous sens, au pas, au trot et au galop, de développer la vitesse et la légèreté de ces trois allures selon les aptitudes de l’animal, afin qu’on en soit toujours maître en toutes circonstances, sur tous les terrains, et qu’il puisse supporter sans fatigue la plus grande somme possible de travail.

Quiconque n’a pas lu attentivement les écrits des maîtres ne peut se figurer combien de procédés différens ont été successivement préconisés pour obtenir des résultats en somme assez simples, et il est difficile à celui qui veut pouvoir juger en connaissance de cause de ne pas perdre un peu la tête au milieu de tant de théories confuses et souvent contradictoires.

Pour n’avoir pas tous parlé avec autant de présomption que le duc de Newcastle, la plupart des écuyers ne s’en sont pas moins montrés trop enclins à se critiquer les uns les autres, chacun prétendant se particulariser par quelque doctrine nouvelle, voulant donner la plus haute importance à des détails qui souvent en avaient fort peu. Jamais ils n’ont songé à se réunir pour discuter les points sur lesquels ils n’étaient pas d’accord : bien au contraire ils semblent avoir toujours exagéré ou du moins s’être exagéré à eux-mêmes les différences de leurs systèmes.

En présence de ces contestations continuelles, il ne faut ; pas trop s’étonner si, de nos jours, les cavaliers militaires et civils