quintaux métriques du premier contre 23 337 570 du second[1]. En France, en 1892, les surfaces cultivées en froment étaient de 6 979 911 hectares ; celles en seigle, de 1 560 219, celles en méteil (mélange de blé et de seigle), de 295 247. Ainsi les hectares en froment sont chez nous plus que triples de ceux en seigle ou en méteil, tandis qu’en Allemagne ils sont le tiers de ceux en seigle. La production du froment dans cette année atteignait en France 84 837 320 quintaux métriques contre 17 558 313 pour le seigle et 3 364 908 pour le méteil[2]. On produit chez nous quatre fois plus de froment que d’autres céréales destinées à l’homme, en Allemagne moitié moins de froment que de ces dernières.
Ce n’est pas seulement la qualité, c’est la diversité de la nourriture qui caractérise les temps industriels et florissans ; cette dernière, comme l’autre, a été une conséquence du raffinement ou du luxe. Nombre de légumes ou de fruits aujourd’hui vulgaires et réputés indispensables sont connus depuis peu. En 1660, les Anglais ignoraient les artichauts, différentes sortes de pois, la plupart des salades, les asperges. Ils ne connaissaient à peu près que les fleurs des champs. Sous Henri IV, en France, le sucre se vendait à l’once, chez les pharmaciens ; de même le thé, jusque vers le milieu de ce siècle, du moins dans les petites villes de province. L’accroissement de la consommation de ces deux denrées est un des signes du développement de l’aisance dans les pays anglo-saxons : en 1734 on consommait en Angleterre 10 livres de sucre par tête, en 1845 dans les îles-Britanniques 20 livres et demi, en 1865 34 livres, on 1880 environ 55 à 60, et le progrès continue.
C’est surtout sur le logement, l’ameublement, que se porte le luxe des peuples industriels et florissans. Il crée des installations permanentes qui rendent la vie plus douce ; il transforme la maison : d’un simple abri, il en fait une demeure, une résidence commode, agréable, diversifiée, animée par nombre d’objets intéressans.
Là surtout est l’inappréciable bienfait du luxe moderne, bien entendu. Les cheminées, c’est le luxe, qui les a construites et qui les a ornées. D’après une lettre que publiait le Journal des Débats en janvier 1888, les cheminées étaient encore ignorées à cette époque dans les campagnes de Croatie. C’est le luxe qui a divisé la demeure suivant les divers besoins et agrémens auxquels (die doit pourvoir. Il en résulte une vie quotidienne plus décente, plus