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Pour l’ensemble de la famille des Orchidées, Bentham admettait, en 1883, 334 genres comprenant 5 000 espèces ; les genres et les espèces sont répartis comme suit entre les tribus :


I. Epidendrées 88 genres, environ 2 000 espèces
II. Vandées 129 — — 1400 —
III. Néottiées 81 — — 770 —
IV. Oplirydées 32 — — 760 —
V. Cypripédiées 4 — — 60 —

La fleur de l’Orchidée seule, à travers mille caprices de formes, de disposition et de coloration, conserve invariablement les caractères qui rattachent l’espèce au genre et le genre à la famille. Son étude n’est ni simple ni facile, même aujourd’hui que les travaux de Lindley, continués par M. Reichenbach fils, y ont porté la lumière. Toutefois, on retrouve dans la fleur de toutes les Orchidées, les mêmes organes que dans celles des autres plantes ; mais quelques-uns de ces organes sont profondément modifiés.

Le calice de l’Orchidée est formé de trois sépales. La corolle comprend les deux pétales et le labelle. Il y a une seule étamine fertile dont le filet est confondu dans la partie postérieure du gynostème, au sommet duquel l’anthère apparaît, et les grains de pollen sont soudés entre eux pour former les masses polliniques. Le pistil comprend un ovaire situé sous la fleur ; le style forme la partie antérieure du gynostème, vers le haut duquel on voit le stigmate. Les fleurs sont presque toujours hermaphrodites et irrégulières, parfois solitaires, mais le plus souvent groupées en épi, en grappe ou panicule. Quant aux feuilles, elles sont simples, indivises, à nervures parallèles et à base presque toujours engainantes ; parfois ramassées à la base de la tige, parfois même uniques au sommet de celle-ci, elles sont souvent alternes et souvent aussi disposées en deux rangées opposées le long de la tige ou des rameaux. Le fruit est une capsule courte et sèche, sauf de très rares exceptions ; dans les Vanilles elle est charnue. Le fruit s’ouvre généralement en six pièces, alternativement plus larges et plus étroites, qui se séparent parfois depuis le haut jusqu’à la base, par où elles se trouvent alors attachées, mais qui le plus souvent restent unies par le sommet.

Les graines, très nombreuses, sont extrêmement fines et d’une organisation des plus simples, car leur enveloppe ne contient qu’un petit embryon homogène, sans aucune trace d’albumen.

Nous en aurons fini avec cette sommaire description des Orchidées, en disant que ce sont des plantes vivaces, herbacées, tantôt terrestres, tantôt aériennes. Celles des pays froids ou tempérés