sujet, comme de la réforme de l’orthographe. On convient généralement que l’orthographe actuelle contient des complications inutiles et qu’il y aurait tout profit à les faire disparaître, mais chacun propose ensuite son système, et l’accord ne va guère plus loin. Les uns sont plus réformateurs, les autres moins, et, dans la difficulté où ils sont de s’entendre, l’orthographe reste ce qu’elle est. Pourtant, quelques simplifications y ont déjà été introduites, et il ne faut pas désespérer d’en voir réaliser aussi un certain nombre dans notre organisation administrative. La centralisation excessive, surtout lorsqu’on l’étend à tous les élémens de la vie administrative, est à coup sûr un inconvénient et un danger. Si on parvient à donner un peu plus d’intérêt et d’activité à la vie locale, on aura rendu un grand service, et réalisé une partie importante du programme de l’école libérale depuis trois quarts de siècle.
Quant au troisième point qui est proposé aux études de la commission, à savoir s’il y a lieu de créer de nouveaux pouvoirs administratifs qui serviraient d’intermédiaires entre ceux qui existent déjà, il soulève trop d’objections pour qu’on puisse les discuter dans une simple chronique. Beaucoup de bons esprits sont partisans de l’institution de conseils cantonaux ; mais, à dire vrai, on ne voit pas très bien quelles seraient leurs attributions, et, si on arrive à leur donner un peu plus d’existence réelle qu’aux conseils d’arrondissement, ce qui ne sera pas bien difficile, on parviendra difficilement à leur en donner autant qu’aux conseils municipaux. Ce n’est peut-être pas par la multiplication des rouages, même électifs, que l’on fera de la véritable décentralisation. Le comité d’études des droites parlementaires a déjà posé des problèmes plus vastes encore : il s’est demandé si les circonscriptions administratives qui ont été créées, ou plutôt improvisées au commencement de la Révolution, n’ont pas aujourd’hui autant d’inconvéniens qu’elles ont pu alors avoir d’avantages. C’est le hasard, ou peu s’en faut, qui a présidé au découpage de la France en départemens à peu près égaux, de sorte que notre pays, si on jette les yeux sur la carte administrative, ressemble à un damier. L’Assemblée constituante n’a eu d’autre but que de détruire les anciennes provinces, et, pour cela, elle les a mises en morceaux, mais Mirabeau déclarait déjà que les départemens étaient mal faits et qu’ils étaient ou trop grands ou trop petits. Peut-être avait-il raison. Le temps, toutefois, qui est le plus grand des maîtres en administration et en politique, a consacré l’œuvre de l’Assemblée constituante. Faut-il en changer aujourd’hui les lignes fondamentales ? Faut-il refaire les départemens, en réunir plusieurs, grouper de grands intérêts régionaux, en assurer la représentation dans des assemblées plus importantes que ne le sont, actuellement les conseils généraux ? Si on le faisait, ne serait-il pas