Quand les anciens classaient l’ « âge de fer » au dernier rang de leur catalogue, comme celui dont l’humanité devait attendre la moindre somme de bonheur, ils ne se doutaient guère que le fer marcherait pour ainsi dire pas à pas avec la civilisation, dont il est la condition indispensable. Et en effet, avec le papier, le fer est la marchandise dont l’usage en notre siècle a le plus augmenté.
A eux deux ces objets, l’un si fragile, l’autre si solide, le papier et le fer, ont été, dans l’ordre moral et matériel, les principaux agens du progrès. Fer, fonte ou acier ont d’ailleurs même caractère que l’époque pratique où ils se sont si prodigieusement développés : plus utiles, ce semble, que beaux. Sous le rapport de l’esthétique, les forgerons de jadis en avaient tiré tout le faible parti dont ils sont susceptibles ; les contemporains, à cet égard, n’ont rien innové. Partout où il a évincé le bois et la pierre, le fer, artistiquement, ne les a pas remplacés. Serviteur nécessaire plutôt qu’agréable, il ne sait pas charmer ; on l’aime par intérêt, non pour lui-même. Admirable quand il travaille, — une
- ↑ Voir la Revue du 15 juillet et 1er octobre 1894, et 1er janvier 1895.