traits morphologiques, elle « approche » de ce qu’on est convenu d’appeler la race aryenne ; elle aurait cependant, prétend-on, « moins de supériorité. » Pourquoi moins ? on ne le dit pas.
Quant au brachycéphale celte ou slave, il serait, au moral, pacifique, laborieux, frugal, intelligent, prudent, n’abandonnant rien au hasard, imitateur, conservateur, mais sans initiative. Attaché à la terre et au sol natal, il aurait de courtes vues, un besoin d’uniformité, un esprit de routine qui le rend rebelle au progrès. Facile à diriger, aimant même à se sentir gouverné, il aurait été toujours le « sujet né » des Aryas et des Sémites.
La race blonde au crâne allongé est la préférée des psychologues anthropologistes : elle a, disent-ils, une sensibilité vive, une intelligence rapide et pénétrante, jointe à l’activité et à l’indomptable énergie. Race « turbulente, égalitaire, entreprenante, » ambitieuse, insatiable, elle a des besoins toujours croissans et s’agite sans cesse pour les satisfaire. Elle sait mieux gagner et conquérir que garder sa conquête. Si elle acquiert, c’est pour dépenser toujours davantage. Ses facultés intellectuelles et artistiques s’élèvent facilement « jusqu’au talent et au génie. »
Ajoutons que, selon MM. Lombroso, Marro, Bono, Ottolonghi, la proportion des blonds serait très faible parmi les crétins et les épileptiques. Chez les Piémontais, la proportion des criminels bruns serait le double de celle des criminels blonds, bien qu’un tiers seulement de la population soit brun. Si on ajoute les rouges aux blonds, le phénomène est encore plus accentué, en dépit du proverbe sur les rouges. En revanche, pour les crimes de luxure, on nous dit que les blonds l’emportent. Malgré le vague de cette psychologie des races, on croit pouvoir conclure que le classement des peuples civilisés est à peu près proportionné « à la quantité d’élémens dolichocéphales blonds qui entre dans la composition de leurs classes dirigeantes. »
Les mêmes anthropologistes essaient de montrer que les progrès du droit et de la religion suivent ceux de la race à tête longue. La région du droit coutumier, en France, coïncide avec celle du maximum de population blonde, pure ou mélangée. C’est là que l’élément gaulois proprement dit, c’est-à-dire blond, était le plus intense lors de la conquête romaine et s’est maintenu (en s’altérant) jusqu’à l’invasion germanique. De même, les populations blondes sont protestantes : l’Irlande celtique, la France redevenue en grande partie celtique, l’Allemagne du Sud remplie de Celtes, l’Italie devenue brachycéphale, l’Espagne avec ses Celtibères, la Bohême, la Pologne et ses Slaves sont catholiques.
De toutes ces prémisses, on ne prétend dégager rien de moins qu’une nouvelle « conception de l’histoire ! » La question