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constituent la presque totalité des recettes ordinaires provinciales n’ont pu suffire à ces dépenses, bien qu’elles se soient accrues de 42 pour 100 de 1875 à 1891.

Les provinces ont dû emprunter. En 1891, la dette des provinces, qui était de 62 millions et demi en 1873, s’élevait à près de 175 millions.

La dette des provinces et des communes est montée, en 1891, à 1 350 millions 000 000 lires. Elle ne s’élevait qu’à 855 millions 800 000 lires en 1877.

La gestion défectueuse des Nuances locales est venue accroître les Irais généraux qui pèsent sur la nation. A la dette de l’Etat, qui représente un capital de plus de 14 milliards de lires, est venue s’ajouter une dette provinciale et communale de 1 milliard 350 millions 000 000 lires[1].


IV

L’activité productrice d’un pays soutire de l’exagération de ses frais généraux, c’est-à-dire des dépenses publiques, qui se traduit par le poids de l’impôt, par la dépréciation de la valeur du sol, privé des capitaux que les emprunts publics lui enlèvent, enfin par l’augmentation du prix de revient des objets manufacturés. Dans la concurrence que se font aujourd’hui, sur le terrain des affaires, les peuples rapprochés par l’abaissement du prix des transports, le régime protecteur et les barrières de douanes ne suffisent pas à égaliser les conditions de lutte. La diminution des frais généraux est un des élémens qui peuvent assurer aux nations la supériorité sur leurs rivales.

L’exagération des dépenses publiques, en Italie, jointe à la perte du marché commercial et financier français et à l’affaiblissement de son crédit, a contribué à retarder son développement économique.

Jusqu’en 1887, date de la dénonciation du traité de commerce, du 3 novembre 1881, le commerce de l’Italie, importations et exportations réunies, avait une tendance à s’élever, bien que les exportations subissent d’année en année une diminution. Dans l’année qui a suivi la rupture commerciale de l’Italie et de la France, l’Italie a perdu un mouvement d’affaires de plus de 500 millions, soit le cinquième de son commerce total.

Les importations de l’Italie, qui progressaient en moyenne, depuis 1878, de 60 millions par an, ont subi une diminution de

  1. En 1891.