« Aujourd’hui vit à Munich un gentleman norvégien, d’âge mûr ; les habitans de la riante cité le voient souvent passer au milieu d’eux. Il regarde tout, et peu de gens le regardent. Il est retiré, contemplatif, pacifique. De temps à autre, il jette à la poste un manuscrit et, quelques jours après, les journaux de Copenhague annoncent la prochaine apparition d’une œuvre nouvelle du grand poète Ibsen. »
C’est par ces lignes caractéristiques que l’Angleterre apprit l’existence de l’homme étrange qui exerce aujourd’hui une si grande influence sur l’art, les pensées et la vie morale de l’Europe entière. Il était alors enfermé dans sa petite gloire dano-norvégienne comme ce géant qu’un conte oriental nous montre prisonnier dans une bouteille. Quant à l’auteur de l’article qui le signalait au public anglais, c’était un tout jeune homme, poète subtil et critique délicat, M. Edmund Gosse. Il occupe de notre
- ↑ Voyez la Revue des 15 juin, 15 juillet, 13 août et la septembre.