bonnes et très utiles quand elles sont faites à propos, auraient lieu après un examen préalable et un vote des bureaux qui en auraient reconnu l’utilité. Les propositions d’initiative parlementaire seraient soumises non plus à une commission indulgente et banale, mais à un comité composé des présidons de bureaux et présidé par le président de la Chambre. Débarrassés ainsi des obstacles qui empêchent le travail utile, les députés seraient plus disposés à accomplir leur vraie tache ; voter le budget et les lois indispensables à la sécurité publique ; ils ne seraient plus atteints par le découragement qui aujourd’hui paralyse tant de bonnes volontés.
La réforme législative serait-elle complète ? Le Parlement, grâce à cette révision du règlement, aurait-il acquis la puissance et la régularité du travail ? Bien aveugle qui le supposerait. La meilleure des assemblées délibérantes, dans le pays le plus éclairé, est impuissante si elle n’a pas des chefs qui préparent ses travaux, lui demandent à l’heure dite l’effort qu’elle doit accomplir, mesurent sa tâche et collaborent avec elle. Ces chefs, ce sont les ministres ; c’est le comité d’hommes spéciaux et responsables qui, animé de l’esprit de la majorité, n’est pas seulement chargé d’administrer de grands services publics, mais reçoit la mission trop souvent négligée de diriger jour par jour les travaux de la Chambre. Si, craignant un vote contraire, le comité est paralysé par la terreur d’un renversement, si, au lieu de conduire la Chambre, il prend le parti d’attendre pour agir le caprice de la majorité, il n’y a plus de régime parlementaire, mais un système bâtard incapable de rien produire ; bien plus, il n’existe plus de gouvernement, dans la réalité du terme. La faiblesse est à l’ordre du jour ; les députés pénètrent, sous prétexte d’enquête et de commission du budget, dans l’intérieur des ministères pour y porter la désorganisation : leur ingérence encouragée par les ministres n’a plus de bornes : ils se mêlent de tout, veulent voir les dossiers, dicter les réponses et préparent dans le sein des services les armes dont ils se serviront pour s’emparer des portefeuilles que, rapporteurs du budget, ils auront convoités. Les ministres attendent tout du hasard d’un scrutin : pour ceux qui sont chargés de gouverner et de prévoir, il n’y a plus de sécurité ; l’omnipotence d’une assemblée médiocre désorganise l’administration à tous les degrés : ni ministres, ni directeurs, ni préfets ne peuvent suivre une politique ; l’instabilité crée l’impuissance, et comme tout dépend d’un vote, il n’est pas de concessions que, dans les couloirs ou dans son cabinet, le ministre ne soit prêt à faire. C’est encore une fois la destruction de toute autorité.
Il suffirait, dit-on, que les ministres ne pussent faire partie