elles, fondée sur les dépenses réelles d’établissement et d’exploitation. Elle a été accordée à la compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, pour la construction de 513 kilomètres de lignes, desservant les deux courans de trafic les plus importans. La moitié du capital d’établissement, qui était évalué à 160 millions, a été donnée à titre de subvention à fonds perdus, transformée en annuités ; l’autre moitié jouit d’une garantie à 5 pour 100, qui aujourd’hui est presque couverte par les recettes nettes du réseau.
Les autres lignes algériennes jouissent de garanties basées sur des chiffres fixés à forfait pour les dépenses de construction et d’exploitation, chiffres sur lesquels les compagnies réalisent, dans la plupart des cas, des bénéfices appréciables. Ces compagnies sont au nombre de quatre, et leur réseau garanti a une étendue de 2 370 kilomètres. Ce chiffre comprend 225 kilomètres situés en Tunisie, auxquels le gouvernement français avait accordé sa garantie avant rétablissement du protectorat, dans le but d’étendre notre influence dans la régence. Trois compagnies, celles de l’Est Algérien, de l’Ouest Algérien et de Bone-Guelma, réalisent des recettes qui, aujourd’hui, dépassent un peu les frais d’exploitation. Elles rémunèrent leur capital au moyen d’une garantie dont le taux, fixé à forfait, a varié de 6 à 4,85 pour 100, amortissement compris, et qui s’étend à toute la durée des concessions, soit jusque vers 1975. La quatrième compagnie, la Franco-Algérienne, a été mise en faillite, il y a quelques années, par suite de l’insuccès de ses entreprises privées antérieures à la concession de ses lignes garanties ; elle ne subsiste qu’en vertu d’un concordat. Une des lignes qu’elle exploite avec la garantie de l’État a été construite aux frais du Trésor ; pour les autres, elle a émis des obligations dont les porteurs, par une disposition toute spéciale des lois de concession, ont privilège sur les sommes que le Trésor avance chaque année en vertu de la garantie. Les lignes que cette compagnie exploite avec une garantie d’intérêts sont très loin de couvrir leurs frais d’exploitation.
Il reste en Algérie, en dehors des lignes en exploitation, 158 kilomètres de lignes concédées à titre éventuel, et 381 kilomètres de lignes classées et non concédées, dont fort peu paraissent présenter un caractère d’urgence. Mais on réclame avec insistance la construction de quatre lignes de pénétration vers la frontière marocaine et vers le Sud ; l’une, dans la province d’Oran, est en construction par les soins de l’État, d’Aïn-Sefra à Djenien-bou-Rezg ; les trois autres, qui seraient dirigées sur Lalla-Maglinia, Laghouat et Ouargla, sont à l’état de simples projets. La longueur totale de ces lignes de pénétration dépasse 700 kilomètres.