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texte et, il décrit en poète les merveilles de la fleur sous tous ses aspects, fleurs de jardins, fleurs sauvages, des forêts, plantes d’eau, qui ne répandent pas seulement leur parfum, mais font naître autant de prétextes de crayonner et de peindre que de délicieuses sensations et se prêtent aux applications les plus variées. L’ouvrage est un modèle d’élégance : dans l’arrangement des dessins, l’encadrement des pages on retrouve la marque d’un véritable artiste : il est fait pour plaire aux jeunes filles ; elles ne peuvent manquer de le bien accueillir avec ces vers de Du Bellay, qui répondent à la fraîcheur des aquarelles qu’il contient :


J’offre ces violettes,
Ces lys et ces fleurettes
Et ces roses icy,
Ces vermeillettes roses,
Tout fraîchement écloses,
Et ces œillets aussi.


Que de Mémoires ne nous ont-ils pas retracé les plus brillans faits d’armes de ces temps mémorables de la Révolution et de l’Empire ! M. Frédéric Masson, qui s’est fait depuis quelques années l’historiographe de Napoléon, qui n’a laissé dans l’oubli aucun fait intéressant de cette longue et glorieuse épopée, si fertile en actions héroïques, dont les Livres si bien informés resteront comme l’un des commentaires les plus piquans, les plus subtils, et les plus attachans de période du premier Empire, s’il est l’un des premiers qui oui ouvert cette marche triomphale derrière le Grand Capitaine, semble aujourd’hui vouloir la fermer avec les Cavaliers de Napoléon[1]. Après tous ces Mémoires écrits par des généraux qui se livrent à des considérations stratégiques et qui racontent surtout leurs exploits, — la plupart les combinant pour leur plus grande apologie et ne perdant jamais une occasion de satisfaire une rancune ou de critiquer un rival, — M. Masson, sans entrer dans des détails techniques, s’est proposé de montrer de quels élémens s’est formée la cavalerie de l’Empereur, comment il l’a constituée, recrutée, le rôle qu’il a donné à chacun des corps de la garde impériale, soldats d’autant plus dignes d’admiration que durant vingt années, sans faiblir un instant, ils se maintiennent au même degré de dévouement, toujours prêts à toutes les besognes qui s’imposent à leur abnégation et à leur courage. Ici aucun des compagnons de l’Empereur ne porte sa propre gloire ; pour tous ensemble, il n’y a qu’un nom, un nom collectif ; celui du corps où ils ont servi et combattu. Cavalerie de réserve : carabiniers, grenadiers, cuirassiers ; — cavalerie de ligne : dragons, chevau-légers, chevau-légers-lanciers ; — cavalerie légère : hussards, chasseurs, chasseurs de la garde, guides et mamelucks,

  1. Les Cavaliers de Napoléon, par M. Frédéric Masson, 1 vol, in-4o avec illustrations d’Édouard Détaille ; Boussod, Valadon et Cie.