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Page:Revue des Deux Mondes - 1895 - tome 132.djvu/939

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les orfèvres d’aujourd’hui, qui ne produisent guère d’œuvres pures, qui manquent de la verve créatrice de leurs devanciers et se contentent trop facilement de l’habileté de l’exécution, — qui préfèrent en un mot l’apparence à la réalité, — s’inspirent des formes les plus élégantes de l’antiquité et de la Renaissance, où le caprice est resté soumis au goût le plus pur. Ils en trouveront ici de parfaits spécimens, reproduits dans une suite de planches hors texte et en couleurs et de vignettes qui sont exécutées avec un soin et un goût qui font de cette publication si intéressante une des plus somptueuses de l’année.

L’Histoire populaire de la Peinture, par M. Arsène Alexandre, si précieuse pour répandre le goût des choses d’art, s’est enrichie cette année, sur les Ecoles allemande, anglaise, espagnole[1], d’un nouveau volume qui ne le cède en rien aux précédens du même auteur pour l’importance et la diversité des questions traitées. L’étude des grands artistes qui dominent chacune de ces écoles est accompagnée de la reproduction gravée de leurs principales œuvres.

Pour bien connaître non seulement l’œuvre des maîtres, l’histoire de chaque école, mais en général jusqu’aux plus petits musées où leurs tableaux se trouvent aujourd’hui disséminés, aucune collection ne fournit des renseignemens plus précieux que celle de MM. Lafenestre et Lichtenberger : La Peinture en Europe[2], dont trois volumes : le Louvre, — Florence, — la Belgique, — ont déjà paru.

A cet ouvrage de vulgarisation d’art on peut joindre le Goût dans l’ameublement[3], de M. H. de Noussanne, auquel on ne saurait souhaiter mieux que de réunir les suffrages de toutes les femmes qui ont la passion de l’élégance et de l’ameublement intérieurs, et l’Art Moderne[4], choix de lectures sur l’histoire de l’art, l’esthétique et l’archéologie, aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

Quant aux jeunes filles, si l’on veut un livre qui leur convienne de tous points, puisqu’il n’en est guère parmi elles qui n’aient quelque penchant pour les fleurs et ne sachent s’en servir pour la décoration ou la parure, on peut en toute tranquillité avoir recours à M. G. Fraipont qui a publié déjà plus d’un agréable, utile et élégant ouvrage, comme l’Art de peindre l’Éventail, l’Ecran et le Paravent, et qui, cette année, nous montre la Plante[5] sous toutes ses formes les plus variées dans la nature et dans la décoration. Cet ouvrage est orné de seize aquarelles et d’une centaine de dessins, M. Fraipont est l’illustrateur de son propre

  1. Histoire populaire de la Peinture. — Écoles allemande, anglaise, espagnole, par M. Arsène Alexandre, 1 vol. in-4o illustré ; Henri Laurens.
  2. La Peinture en Europe, par MM. George Lafenestre et Lichtenberger, 1 vol. petit in-8o ; May et Motteroz.
  3. Le Goût dans l’ameublement, par M. H. de Noussanne, 1 vol. in-8o illustré ; Firmin-Didot.
  4. L’Art moderne, par M. Gaston Cougny, 1 vol. in-8o illustré ; Firmin Didot.
  5. La Plante dans la nature et la décoration, texte et illustrations par M. G. Fraipont, 1 vol. in-4o ; H. Laurens.