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§ 3. — Dépenses d’exploitation.

La marche des dépenses d’exploitation, depuis dix ans, est analogue à celle des recettes. L’année 1884 se présentait, pour l’ensemble des cinq réseaux, avec 6 millions d’augmentation sur 1883, ce qui, avec un allongement de 2 000 kilomètres, pouvait être considéré déjà comme un commencement d’économies. Dans les années suivantes, on réussit à ramener la dépense à 50 millions au-dessous du chiffre de 1884. Une pareille compression ne pouvait évidemment se maintenir après la crise ; il s’est produit, depuis lors, une augmentation de 99 millions, en sorte que le résultat final de la période décennale se traduit par 49 millions d’accroissement dans les dépenses. En présence d’une augmentation de recettes de 90 millions, on ne peut trouver ce chiffre excessif. Le coefficient d’exploitation, ou rapport des dépenses aux recettes brutes, a légèrement diminué, de 53,5 à 53,2 pour 100. On peut considérer comme un résultat assez satisfaisant que ce coefficient n’ait pas augmenté, pendant que la longueur du réseau s’est accrue de 27 p. 100, par l’ouverture de lignes dont les recettes ne sont pas supérieures aux dépenses.

Mais cette situation est duc à l’amélioration notable qui s’est produite en 1894. Les années 1892 et 1893 avaient été marquées par un développement excessif des dépenses. Grâce à un effort énergique, secondé par le gouvernement, les compagnies garanties ont pu faire face à l’augmentation de trafic qui a donné 22 millions de plus-values en 1894, non seulement sans augmenter leurs dépenses, mais encore en les réduisant, dans l’ensemble, de 5 millions. La compagnie de Lyon, en particulier, a réalisé près de 7 millions d’économies, tandis que ses recettes augmentaient de 9 millions, et a ainsi largement réduit son appel à la garantie, qui avait démesurément augmenté.

L’accroissement des dépenses, comme celui des recettes, s’est produit exclusivement sur les réseaux de l’Est, de l’Ouest et de Lyon. Les compagnies d’Orléans et du Midi, bien que leurs réseaux se soient accrus de 2 200 kilomètres, n’ont pas augmenté leurs frais d’exploitation, de 1884 à 1894, et ce résultat montre le soin qu’elles apportent à exploiter économiquement.


Lorsque l’on recherche les causes de l’augmentation des dépenses, on constate que la première et la principale, c’est l’augmentation du travail produit, tant comme longueur exploitée, que comme quantités transportées.

La mise en exploitation de 5 500 kilomètres de lignes neuves