maint district ressemble à un parc avec les eucalyptus semés de place en place au milieu des plaines herbeuses. De grandes étendues de terrains arides sont souvent couvertes d’un impénétrable fourré d’eucalyptus rabougris : c’est le mallee-scrub, très difficile à défricher et impropre à tout usage. Dans les parties tempérées de l’Australie, on ne trouve d’autres arbres qu’au fond de quelques ravins où croissent des fougères arborescentes ; mais dans les régions tropicales de nombreuses espèces de palmiers viennent varier sur les côtes la monotonie des forêts d’eucalyptus. Cet arbre triste est des plus précieux : grâce à lui, les fièvres paludéennes sont inconnues dans presque toute l’Australie, qui est la contrée la plus salubre du monde. Il pousse avec une rapidité inconnue aux autres espèces. Aussi les Européens l’ont-ils adopté, et le blue-gum surtout, l’eucalyptus globulus, naguère relégué aux extrémités de la terre, a-t-il été répandu par eux sur le monde entier, dans le midi de l’Europe, dans le nord et le sud de l’Afrique, dans les deux Amériques.
La faune de l’Australie, aussi peu variée que sa flore, ne comprend guère que des types d’une organisation inférieure. Elle en est restée pour ses mammifères aux espèces qui vivaient en Europe et en Amérique au début des temps tertiaires, aux marsupiaux, représentés surtout par les Kangourous, dont il y a plus de cent espèces, depuis le Kangourou-rat jusqu’au Kangourou-géant qui pèse cent kilogrammes. Plus étrange encore, et moins perfectionné, est l’ornithorhynque, ce quadrupède aux pieds palmés, muni d’un bec et qui pond des œufs. Les oiseaux sont plus nombreux et plus divers, souvent très beaux, comme l’oiseau-lyre ; mais aucun n’est chanteur. Quelques grands oiseaux coureurs se trouvent encore dans les steppes de l’intérieur. Un des traits les plus importans de la faune australienne, c’est l’absence de carnassiers de grande taille. Trois espèces de marsupiaux carnivores et quelques serpens venimeux sont les seuls animaux nuisibles que les Européens y aient trouvés.
Les indigènes, en harmonie avec les types inférieurs de toute la nature ambiante, sont au degré le plus bas de l’échelle humaine. D’un noir plus sombre encore que les nègres africains, ils s’en distinguent par leurs cheveux bouclés et non crépus et les fortes barbes des hommes. Leur prognathisme est encore plus accentué. Essentiellement nomades, ils ne cultivent pas la terre et n’ont point de troupeaux, mais vivent de la cueillette des fruits et de la chasse : de leurs armes rudimentaires de pierre et de bois, l’une est célèbre : c’est le boomerang, morceau de bois recourbé qui revient vers celui qui l’a lancé après avoir