en renferme plus qu’auparavant. Le passage des microbes est d’autant plus rapide que la pression est plus forte, l’eau plus impure et la température plus élevée. Ainsi, tandis que l’eau de la Vanne peut être stérilisée par la bougie en porcelaine, pendant l’espace d’un mois, l’eau de Seine, quand elle est claire, n’est privée de germes que pendant huit jours et pendant quatre jours seulement, quand elle est trouble. Quant à l’eau de l’Ourcq, elle est très difficile à épurer pendant plus de deux jours, quelle que soit la pâte de la porcelaine employée.
Ces faits, pressentis par M. A. Gautier au début de ses recherches sur la filtration des eaux, confirmés par MM. Gallipe, Bourquelot, Villejean, ont été bien étudiés par M. E. Lacour[1], et plus complètement encore par M. Miquel[2] ; mais, comme le fait observer ce savant, les expériences faites dans les laboratoires ne sont pas de nature à discréditer le filtre en porcelaine. « La bougie Chamberland, dit-il, a fait faire un pas immense à la question de la filtration des eaux à basse température ; elle a encore quelques défauts, on peut les atténuer, les enlever même complètement, si l’on se met sérieusement à l’œuvre. » Des essais ont été déjà faits dans ce sens. La porcelaine d’amiante, qu’on a proposée, il y a deux ans, de substituer à la porcelaine dégourdie, a paru donner de bons résultats. MM. Girard et Miquel ont reconnu sa supériorité et M. Jungfleisch l’a attestée à l’Académie de médecine ; mais ces avantages, s’ils sont bien réels, n’ont encore été constatés que dans les laboratoires et, comme le filtre Chamberland est en usage partout, qu’il continue à jouir d’une confiance méritée, il faut connaître les précautions qu’exige son emploi.
Il est indispensable de le nettoyer d’autant plus fréquemment que l’eau est plus souillée, la pression plus forte et la température de l’air plus élevée. Nous avons déjà dit qu’il suffit de quatre jours pour que les micro-organismes de l’eau de Seine traversent les pores de la porcelaine dégourdie et que, quand il s’agit de l’eau de l’Ourcq, ils passent au bout de quarante-huit heures. En ce qui a trait à la pression, il ne faut pas, avons-nous dit, dépasser dix mètres si l’on veut obtenir une bonne épuration et, plus l’eau est impure, plus il y a d’intérêt à filtrer lentement. Enfin, il est nécessaire de nettoyer plus souvent les filtres en été qu’en hiver. Pour prendre une moyenne, ce qui est indispensable dans les ménages, et en tenant compte de ce qu’on ne