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Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 138.djvu/122

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ESSAIS
DE LITTERATURE PATHOLOGIQUE

II.[1]
L’OPIUM. — THOMAS DE QUINCEY
(Première partie.)

Œuvres complètes de Thomas de Quincey, 14 vol. — De Quincey’s Life, par A. -H. Japp. — De Quincey, par David Masson. — De Quincey and his friends, par James Hogg. — Recollections of Thomas de Quincey, par J. Ritchie Findlay.

Vers la fin du siècle dernier, l’Angleterre souffrait d’un mal singulier, qu’elle devait sans doute à ses relations assidues avec les Indes. L’habitude de manger de l’opium s’était insinuée dans plusieurs villes et jusqu’au fond des campagnes, minant les corps et les âmes du paysan comme du poète, du faubourien comme de l’orateur ou de l’homme d’église. Coleridge, Quincey, lord Erskine, le très pieux William Wilberforce, plusieurs autres personnages considérables, avaient succombé à la tentation, et s’il est vrai qu’une douzaine ou deux d’hommes célèbres ou connus ce soit peu de chose dans un grand peuple au point de vue arithmétique, il n’est pas moins vrai que c’est pourtant beaucoup lorsqu’il s’agit d’un mauvais exemple à donner et d’un vice nouveau à introduire.

  1. Voyez la Revue du 15 novembre 1895.