alors l’introduction du liquide et on continue l’évaporation, on serre la cuite ; quand on juge que l’évaporation est assez avancée, on rend l’air et on coule dans des bacs où la cuite se refroidit.
La masse cuite est formée de petits cristaux imprégnés du liquide saturé de sucre dans lequel ils ont pris naissance ; on les sépare de ce liquide par une méthode très ingénieuse en mettant en jeu la force centrifuge.
La turbine, employée pour séparer les cristaux de sucre, est essentiellement formée de deux cylindres concentriques, d’un mètre de hauteur environ ; le cylindre extérieur est plein, tandis que le second est au contraire formé d’une toile métallique à mailles très serrées. C’est dans cette toile qu’on verse la masse cuite bien refroidie ; quand la charge est suffisante, on imprime à tout l’appareil à l’aide d’engrenages un mouvement de rotation très rapide ; entraînée par la force centrifuge, cette masse visqueuse vient se coller contre la toile métallique ; l’opération est terminée en quelques instans : tandis que le liquide traverse les mailles de la toile et, violemment projeté contre la paroi pleine du cylindre extérieur, descend jusqu’à une rigole inférieure et s’écoule en dehors, les cristaux apparaissent blancs, secs, brillans dans l’intérieur de la turbine ; on arrête son mouvement ; le sucre est achevé, on en remplit de gros sacs de toile, qu’on complète à 100 kilos. Le liquide saturé de sucre recueilli dans la turbine est évaporé de nouveau ; puis, abandonné au repos à la température de 50 degrés environ, il laisse déposer des cristaux de sucre dits de second jet ; ils sont séparés par la turbine du liquide qui les baigne ; celui-ci subit une nouvelle cuisson et donne le sucre de troisième jet. Le résidu liquide, incapable de donner du sucre sans traitement spécial, constitue la mélasse. De nouveaux perfectionnemens ont simplifié ce travail et permettent de séparer du premier coup tout le sucre cristallisable de la mélasse.
Le sucre obtenu dans les divers traitemens que nous venons de décrire forme de petits cristaux durs, brillans, qui n’entrent que pour une faible part dans la consommation ; il subit un nouveau traitement dans les raffineries, il y est redissous, puis soumis à une cristallisation confuse ; il apparaît enfin sous cette forme de gros pains, connus de tout le monde.