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NAVIGATION ET CONSTRUCTION MARITIMES
EN FRANCE

Il y a dix ans, la flotte commerciale à vapeur de la France comptait 770 000 tonneaux, celle de l’Angleterre un peu plus de 6 millions et demi. Aujourd’hui nous sommes parvenus à 950 000. Mais l’Angleterre a dépassé le chiffre de 10 millions. Elle a gagné 4 millions de tonneaux, tandis que notre progrès se chiffre par moins de 200 000.

Nous possédons actuellement 15 600 navires environ, dont 14 400 à voiles et 1 200 à vapeur. 274 seulement des premiers et 170 des seconds pratiquent le long cours. Dans les 14 400 voiliers, 10 000 ont moins de 10 tonnes. Si l’on ne considère que les navires à voiles d’au moins 50 tonneaux et les navires à vapeur de plus de 100 tonneaux, nous arrivons au troisième rang pour la navigation à vapeur avec 532 navires et 900 000 tonnes, après l’Angleterre (6 000 navires, 10 millions de tonnes) et l’Allemagne (830 navires, 1 360 000 tonnes): nous n’apparaissons plus qu’au huitième rang pour la navigation à voiles, avec 1 425 navires et 25 000 tonnes, après l’Angleterre, les États-Unis, la Norvège, l’Allemagne, l’Italie, la Russie et la Suède. A peine dépassons-nous la Grèce !

Pour la construction, nos chantiers ont livré en 1895 une jauge totale de 36 000 tonneaux, dont un peu moins de la moitié pour la vapeur, tandis que les chantiers des États-Unis donnaient 85 000 tonneaux, l’Allemagne 101 000, l’Angleterre 995 000. Les proportions sont restées sensiblement les mêmes en 1896.

Comment en sommes-nous venus à cette situation d’infériorité?