Hélène et Andromaque, comment était disposée la maison d’Ulysse et quels objets en composaient le mobilier.
Que l’on remonte, avec les fouilles exécutées à Troie par Schliemann, jusqu’à l’âge de pierre, où que l’on descende, avec ses fouilles de Tirynthe et de Mycènes, jusqu’au temps où s’assemblaient les matériaux des deux grands poèmes, on ne risque donc pas d’estimer trop haut les résultats de ces mémorables entreprises ; on peut dire, sans exagération, qu’elles nous ont rendu environ dix siècles d’histoire. Ceux de ces siècles qui sont les plus éloignés de nous, ceux qui correspondent au premier village de Troie, aux maisons de Théra ensevelies sous la lave et aux sépultures des Cyclades, nous ne les apercevons que très vaguement, dans une sorte de brume qui n’achèvera jamais de se dissiper ; mais il en est autrement des trois ou quatre derniers, qui se rapprochent des plus anciens événemens auxquels les chronographes grecs aient cru pouvoir assigner une date. Grâce aux comparaisons instituées entre l’épopée et des monumens dont le nombre et la variété s’accroissent d’année en année, ces siècles, pendant lesquels ont régné les dynasties achéennes des Néléides et des Æacides, des Perséides et des Pélopides, nous sont maintenant mieux connus, dans leur ensemble, que les deux siècles qui ont suivi l’invasion dorienne. Ceux-ci ne nous ont pas laissé d’œuvre littéraire ; on ne saurait citer un édifice que l’on puisse leur attribuer avec certitude, et leurs nécropoles sont, en général, assez pauvres. D’ailleurs, le style qui domine alors dans les arts du dessin, le décor géométrique rectiligne, exclut la représentation de la vie. Sans doute, pour l’âge achéen, nous n’avons ni noms ni dates ; mais les hommes de ce temps se dressent devant nous, dans leur vrai costume et leurs attitudes familières. Nous savons ce qu’ils ont tenté dans les arts de la paix connue dans ceux de la guerre ; nous avons la vision d’une première Grèce, très richement douée, en qui se révèlent par avance des aspirations et des aptitudes qui, contrariées, pendant un temps, par les circonstances, se réveilleront, plus fortes et plus brillantes, vers le vir9 siècle avant notre ère.
Au moment où sont intervenus les grands fouilleurs, du type de Schliemann, la critique commençait à se lasser de retourner