de ses anciens collègues. À l’exception d’un très petit nombre, ils n’avaient pourtant pas les qualités qui font les hommes nécessaires, ou du moins qu’on peut présenter pour tels, et dès lors tous ceux qui n’étaient pas ministres, se comparant à ceux qui l’étaient, se sont demandé : « Pourquoi eux et pas nous ? » M. di Rudini avait eu le tort d’éveiller beaucoup plus d’espérances qu’il ne pouvait en satisfaire : c’est une opération toujours dangereuse. Il a pu s’en apercevoir dès sa première rencontre avec la Chambre. Il n’a eu que seize voix de majorité, en y comprenant celles des ministres et des sous-secrétaires d’État. Était-ce la peine de provoquer une crise générale et de faire un cabinet nouveau pour aboutir à un aussi mince résultat ? Il y a eu là un fâcheux son de cloche. Mais, aussitôt après l’avoir entendu, la Chambre s’est séparée, et peut-être reviendra-t-elle dans de meilleures dispositions. C’est toujours un soulagement d’avoir manifesté sa mauvaise humeur. En somme, personne n’est en situation de succéder avec certitude à M. di Rudini, ni de prendre le pouvoir à sa place avec autorité. Peut-être se résignera-t-on à attendre, et le temps, comme disent nos voisins, est galant homme. N’importe : il aurait mieux valu faire l’économie d’une crise, qui a été pour le moins inutile. C’est même tout ce qu’on en peut dire de mieux.
CORRESPONDANCE
Nous avons reçu la lettre suivante :
Monsieur le directeur-gérant de la « Revue des Deux Mondes » (Paris).
- Cher Monsieur,
Dans la Revue du 15 septembre 1897, à la page 358, je trouve le passage suivant :
« Quelques citoyens de l’Union occupent en Extrême-Orient des situations personnelles importantes et y recueillent des sympathies lucratives, comme le colonel Denby qui fut le conseiller de Li-Hung-Chang pendant les négociations de Shimonosaki. »
Permettez-moi de dire que je n’ai jamais été le conseiller de Li-