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élèves diplômés des Ecoles Centrale, des Mines, Polytechnique, des Ponts et Chaussées. Les autres doivent passer un examen. L’enseignement comprend un cours sur les applications industrielles de l’électricité ; un cours sur les mesures électriques et une série de conférences sur des sujets spéciaux, tels que : essais mécaniques des dynamos, applications mécaniques de l’électricité, traction électrique, installations électriques, accumulateurs, application de l’électricité aux chemins de fer, téléphone, etc. L’enseignement pratique comprend des exercices d’atelier, des essais de machines, des mensurations électriques. La plupart des grandes usines de Paris et des environs sont l’objet de visites détaillées.

Que nos financiers se mettent donc à l’œuvre : le personnel ne leur fera pas défaut. C’est à eux de constituer des sociétés avec des capitaux assez puissans pour inspirer confiance aux pouvoirs publics ou aux industriels avec qui elles devront traiter. Nos rivaux nous ont montré par quel ensemble de qualités ils ont fait prospérer leurs entreprises : il nous appartient de nous inspirer de leurs principes et de leur exemple.

Nous n’avons aucun sujet de croire que nous ne soyons pas de taille, non seulement à développer dans notre pays de semblables industries, mais à les rendre assez fortes, assez vivaces, pour les faire rayonner au dehors. Nous n’y arriverons toutefois que si nous comprenons bien l’enseignement que porte en soi l’exemple de l’activité allemande et de l’union de toutes les forces politiques, financières et industrielles de la nation tendues vers un même but. Nous nous plaisons à rendre ici hommage à des tendances heureusement transformées en haut lieu. On ne saurait plus reprocher aujourd’hui à nos ministres d’ignorer les affaires ou de leur être systématiquement hostiles. Le Quai d’Orsay ne perd aucune occasion directe ni indirecte de chercher à ouvrir des débouchés à nos producteurs ; nos consuls, nos ambassadeurs eux-mêmes agissent en ce sens et méritent notre reconnaissance. Mais il ne faut pas qu’une autre partie du cabinet, ni surtout que le Parlement paralyse par des lois néfastes les heureux effets de ces excellentes dispositions : finance, industrie et commerce sont étroitement solidaires, et ce serait de l’enfantillage que de croire à la possibilité de favoriser par exemple les deux derniers en nuisant à la première. La banque est indispensable aux fabricans, aux négocians, dont les hésitations s’expliquent