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QUESTIONS SCIENTIFIQUES

LE FER
CHEZ LES ÊTRES VIVANS

II.[1]
LE FER EN MÉDECINE. — CHEZ LES ANIMAUX LA FONCTION MARTIALE DU FOIE.

Nos connaissances sur le rôle biologique du fer sont tout à fait récentes et encore bien incomplètes. Elles ont eu leur point de départ dans les controverses de la médecine.

Avant de rien savoir sur la présence du métal dans l’économie, sur sa participation à la constitution d’un certain nombre de tissus et d’organes, l’empirisme médical en avait proclamé les vertus médicamenteuses. L’usage des préparations ferrugineuses, de la médication martiale (Mars était le nom du fer pour les alchimistes et les pharmacopoles) date de l’époque la plus reculée. L’art médical, essentiellement traditionnel, aimait à vanter l’ancienneté de ses pratiques ; il n’avait souvent pas d’autre preuve à donner de leur excellence. En ce qui concerne le fer, il en faisait remonter l’emploi aux temps fabuleux où Mélampe d’Argos rendait à Iphiclès sa vigueur perdue en faisant éteindre, un fer ardent dans le vin que devait boire le héros.

Dioscoride, dans son traité de Matière médicale, qui est le plus ancien ouvrage que nous possédions en ce genre, a recommandé

  1. Voyez la Revue du 1er février.