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une des plus importantes de la région. À cette époque, sa santé parut gravement compromise par l’excès du travail, et pour le forcer à prendre un repos devenu nécessaire, on l’envoya à Chemnitz en Allemagne, où MM. Hyne avaient fondé une succursale pour la production de certains articles spéciaux. Il profita de ce voyage pour étudier les institutions de l’Allemagne et de la Suisse et s’occupa surtout de l’organisation de l’instruction primaire et des écoles professionnelles.

Car déjà, malgré le soin qu’il apportait à ses affaires, il trouvait encore le temps de s’occuper des œuvres d’enseignement. Par reconnaissance pour les services qu’elles lui avaient rendus dans son enfance, il s’était particulièrement dévoué aux écoles du dimanche ; il tint à honneur d’y professer lui-même : toute sa vie, il fit partie des conseils de direction et finit par devenir président du conseil régional. Il n’apportait du reste dans sa propagande aucun esprit exclusif ou sectaire et il était toujours prêt à donner son concours à toutes les écoles, confessionnelles ou non.

À peine âgé de vingt-huit ans, il fut nommé sheriff de Nottingham ; il fit partie de 1854 à 1860 du conseil de la Cité et y siégea comme alderman jusqu’en 1874. En 1855, il devint président de la chambre de commerce et prit une part active à la campagne menée par Cobden et la ligue de Manchester en faveur du libre-échange et des traités de commerce. Au moment des négociations avec la France, il fut adjoint à Richard Cobden pour discuter les tarifs et il prit une large part à la conclusion du traité.

Dans toutes ces fonctions rendues très difficiles par l’état d’esprit de la population qu’il avait à administrer, il déploya des qualités de premier ordre et sut se concilier l’estime et la confiance de tous ses concitoyens. Il avait le don si rare de la popularité et il sut toujours en user pour faire le bien et amener l’apaisement.


III

Le succès des conseils d’arbitrage et de conciliation avait fait connaître dans toute l’Angleterre le nom de Mundella. Aux élections générales de 1868 pour le renouvellement de la Chambre des communes, il fut choisi comme candidat par un groupe d’électeurs de Sheffield, grande ville manufacturière qui était alors le théâtre de grèves et de crimes mystérieux attribués aux