renforcer le pouvoir central et à augmenter ses droits et ses attributions par les nouvelles lois municipales et scolaires. Mais Mundella allait beaucoup plus loin que Gladstone, et s’il reconnaissait avec lui la nécessité de fortifier l’autorité de l’Etat, c’était avec l’intention de s’en servir pour réaliser légalement les améliorations et les réformes que les Trade-Unions avaient si péniblement obtenues au prix de longues années de lutte et de misère et qui restaient encore lettre morte pour la grande masse des travailleurs.
Le parti conservateur anglais accepta franchement cette politique que Disraeli avait souvent préconisée dans ses livres en décrivant le rôle social de la Monarchie ; il n’hésita pas à s’appuyer sur le peuple pour combattre l’oligarchie parlementaire et à promettre aux ouvriers, en échange des mesures propres à affermir l’autorité royale, des réformes immédiates et la satisfaction de leurs revendications légitimes.
Dans la dernière partie de sa carrière, Mundella, qui travaillait sans relâche à l’élaboration d’une législation du travail, fut presque toujours appuyé par les tories.
En 1872, il obtint du Parlement le vote d’une loi qui porte son nom et qui consacrait légalement l’existence des conseils d’arbitrage, mais cette loi ne donnait qu’une satisfaction incomplète à ses aspirations, il ne cessa d’en demander la révision.
Cette même année, malgré la résistance des membres de la Junta, il présenta un bill contenant un ensemble de dispositions destinées à compléter le Factory’s Act. Sa proposition tendait à la protection des femmes et des enfans employés dans l’industrie, à la suppression du Truck system, et à la police sanitaire des usines, mais elle contenait un article plus grave et plus discutable qui fixait à cinquante-quatre heures par semaine la durée légale du travail, même pour les adultes.
Gladstone s’opposa énergiquement à l’adoption de ce bill. Mundella le retira pour déposer en 1873 un projet plus complet de révision et de codification de la législation existante dans lequel il maintenait ses dispositions sur le travail des adultes en les accentuant encore. Le gouvernement fit ajourner la discussion sous prétexte d’attendre les résultats d’une enquête sur les conditions du travail dans les manufactures.
Après la chute du ministère Gladstone, Mundella reprit sa proposition devant le nouveau Parlement au courant de l’année