ainsi qu’en 1894, il fit entrer dans la commission de contrôle des chemins de fer deux délégués de l’Union des employés des chemins de fer.
Enfin il créa une direction des pêches, et prit l’initiative d’une série de mesures pour la protection du poisson d’eau douce. Il paraît même un peu surprenant pour des Français qui ne partagent pas le culte des Anglais pour les sports de voir la place énorme qu’occupe, dans les journaux anglais qui ont fait la biographie de Mundella, le récit détaillé des banquets ou des présens qui lui furent offerts en diverses circonstances par les nombreuses sociétés de pêcheurs du Royaume-Uni. La direction des pêches créée en 1886 s’occupe surtout des pêches maritimes qui constituent une des grandes industries anglaises et occupent une flotte considérable.
Mundella dut quitter le ministère du commerce en 1894, dans des conditions très pénibles pour lui, à l’occasion de la liquidation de la New Zealand Loan and Mercantile Company limited dont il avait été un des administrateurs de 1870 à 1892. Cette société, après des débuts très heureux, périclita par suite de la mauvaise gestion de l’Agence coloniale, et, moins d’un an après que Mundella s’en fut retiré pour entrer au Board of Trade, elle fut mise en liquidation. A la suite de procès en responsabilité, les administrateurs se trouvèrent en cause, et la presse d’opposition en profita pour attaquer le ministère, sous prétexte qu’en cette affaire le ministre chargé de diriger par ses agens l’enquête sur les agissemens de la société était un des administrateurs incriminés et un des gros actionnaires. Le rapport du juge de paix William Vaughan, tout en mottant hors de cause la personnalité de Mundella, rendait sa situation difficile. Il n’hésita pas à donner sa démission, malgré la résistance du premier ministre, lord Roseberry, son ami. Il s’expliqua quelques jours après devant la Chambre des communes, dans un discours qui le montre tel qu’il était avec sa loyauté et son scrupuleux sentiment de l’honneur. Voici un des passages de ce discours qui a été publié dans le Daily News :
« Peut-être trouvera-t-on que j’aurais dû insister davantage pour faire accepter immédiatement ma démission. Je laisse de côté la résistance tout amicale du premier ministre, qui a refusé une première fois, mais je tiens à faire ma propre confession. Personne ne sait à quel point j’aimais les fonctions que je remplissais. Grâce