moins. L’énergie, et c’est le seul irait par lequel elle se distingue du travail, est une grandeur absolue n’admettant même pas Top-position de signes. Nous verrons plus loin qu’un habile et très savant physiologiste, M. Chauveau, a voulu cependant employer la même désignation « d’énergie de contraction » pour ces deux phénomènes de l’effort et du travail. Il semble bien qu’au point de vue de la dépense imposée à l’organisme ces deux modes d’activité, la contraction statique et la contraction dynamique, soient, en effet, parfaitement comparables. Mais bien que sa manière de concevoir les phénomènes soit certainement exacte, et présente une haute valeur, la persistance de l’auteur à les exposer avec des noms qui contrarient les usages reçus l’a empêché de faire comprendre et accepter des mécaniciens et même de quelques physiologistes des vérités très utiles.
La notion de puissance mécanique diffère de celles de force et de travail. Elle fait intervenir l’idée de temps. Il ne suffit pas, en effet, pour caractériser une opération mécanique, d’indiquer la tâche accomplie ; il peut être utile ou nécessaire de savoir combien de temps elle a exigé. Cela est vrai surtout lorsque l’on se préoccupe des circonstances de l’exécution autant que des résultats ; et c’est précisément le cas quand on veut comparer des machines. On dira que celle qui exécute le travail dans le moindre laps de temps est la plus puissante. L’unité de puissance est celle d’une machine qui exécute un kilogrammètre dans une seconde. Dans l’industrie, en général, on emploie une unité 75 fois plus grande : le cheval-vapeur. C’est la puissance d’une machine qui effectue 75 kilogrammètres par seconde. Dans l’industrie électrique on compte par kilowatt qui vaut 1 cheval-vapeur, 36, ou par watt, unité mille fois plus petite.
On s’est proposé d’apprécier la puissance de la machine humaine, comparativement aux machines industrielles ; c’est là une tentative vaine. L’expérience a montré que la puissance mécanique des êtres vivans dépend de la nature du travail qu’ils effectuent. Il y a, à cet égard, dans la science, de très intéressantes recherches que le célèbre physicien Coulomb communiqua en l’an VI à l’Institut. Un homme du poids moyen de 70 kilogrammes était astreint à monter l’escalier d’une maison de 20 mètres de hauteur. Il exécutait cette ascension à raison de 14 mètres par minute ; et il soutenait cette besogne quotidiennement pendant 4 heures effectives. Un tel travail équivalait à 235 000 kilogrammètres.