peu anciennes, et dont le temps a plutôt aggravé que diminué la portée, le monde pèche et consomme annuellement pour 2 milliards de francs de poisson.
L’industrie de la pose des télégraphes sous-marins dépend de l’océanographie dans la même mesure que la construction des chemins de fer ou des canaux dépend de la topographie et de la géologie continentales. Peut-être même la dépendance est-elle plus grande encore pour les télégraphes. La ligne ferrée et le câble suivent les contours du sol ; l’une et l’autre, pour des motifs analogues, doivent éviter les terrains trop accidentés, et la nature du fond possède une influence extrême. Sur certains fonds balayés par les courans, comme sur la crête Wyville Thomson, au nord de l’Écosse, le câble, soumis à de véritables vibrations sur les galets ou frotté par le passage continuel de ceux-ci entraînés par le mouvement des eaux, s’use et se brise quelle que soit la solidité de ses enveloppes. D’autres fois, par fonds volcaniques, près de la Grèce, par exemple, ou dans l’archipel de la Sonde, il éprouve des tensions résultant de dislocations du sol, de modifications de niveau qui le rompent.
L’atterrissage des câbles n’a pas moins d’importance. Les rochers surtout, quand ils sont situés dans la zone d’action des vagues et des marées, sont très dangereux. Si, au large, le terrain a toutes chances d’être uniforme, près des côtes il devient souvent irrégulier. Il présente des pentes abruptes ou de profondes découpures, des rechs, fentes étroites et limitées par des parois presque à pic, comme M. Pruvot en a découvert récemment, non pas dans quelque coin ignoré du Pacifique ou de l’océan Austral, mais dans le golfe de Lyon, à quelques milles du petit port de Banyuls, près de Port-Vendres. Un câble déposé en travers d’une pareille vallée est fatalement condamné à se rompre, et si la parfaite connaissance de la topographie du terrain ne vient éclairer sur la cause de l’accident, on sera tenté de renforcer son enveloppe, c’est-à-dire de l’alourdir, et par conséquent d’en provoquer plus sûrement la rupture subséquente. Ce n’est pas sans raisons que les compagnies anglaises ont à leur service une flotte de bâtimens télégraphistes spécialement aménagés pour ces études, montés par un personnel technique spécial, et sans cesse occupé à faire de l’océanographie. Elles se gardent évidemment de faire connaître les résultats obtenus et ne sont pas plus à blâmer de leur silence que des entrepreneurs de construction de chemins de