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physiologique dont nous avons parlé s’appliquent à l’aliment entendu dans ce sens seulement, c’est-à-dire aux réserves. Sont-ils applicables aux alimens, dans le sens strict du mot ? En aucune façon. Entre la substance de l’aliment et la substance de réserve, il y a des différences résultant de toutes les préparations que ce corps a subies depuis le moment où il a été introduit dans l’organisme jusqu’à celui où il a été assimilé et mis en sa place. Ces préparations peuvent être nombreuses ; elles sont encore inconnues dans la plupart des cas. On admet, d’une façon générale qu’elles ne mettent en jeu qu’une faible quantité d’énergie, de telle sorte qu’en les négligeant, on ne commettrait qu’une erreur insignifiante. La supposition est justifiée dans un certain nombre de cas : elle est au contraire erronée dans le plus grand nombre. M. Chauveau a dévoilé avec beaucoup de perspicacité cette erreur des théoriciens de l’alimentation : il en a fait apparaître la valeur dans quelques circonstances par des expériences conduites avec une extrême ingéniosité.

Mais ce n’est pas le lieu d’en parler ici. Nous n’avons pas à examiner la question d’ailleurs très intéressante, très nouvelle, controversée encore, de la Diététique physiologique. Elle mérite un examen spécial. Nous devions nous borner à indiquer incidemment les rapports les plus généraux de la théorie de l’alimentation avec l’objet propre de cette étude, qui était de dégager les principes fondamentaux de l’Energétique des êtres vivans.


A. DASTRE.