vingt-quatre heures, on peut en imaginer plusieurs. C’est, en premier lieu, la prééminence sur toutes les autres de la division duodécimale, reconnue à toutes les époques et appliquée pour ainsi dire à tous les objets. Les durées, les longueurs, les grandeurs angulaires, les monnaies ont été comptées par les multiples de la douzaine, ou par ses subdivisions, le nombre 12 étant celui qui se prête aux fractionnemens les plus faciles. Et, d’autre part, le nombre 12 indique déjà la division de l’année en mois, c’est-à-dire le nombre des révolutions que la lune accomplit pendant que le soleil achève la sienne dans la même zone du ciel.
Les Romains faisaient commencer le jour, comme les Chaldéens et les Juifs, au lever du soleil. Un huissier des Consuls, monté sur la terrasse du palais du Sénat, annonçait à haute voix le lever de l’astre : il annonçait également le milieu du jour, c’est-à-dire la sixième heure, lorsque le soleil arrivait à son midi. Dans l’intervalle, on allait chercher l’heure aux cadrans solaires établis sur la place publique. Les maisons opulentes entretenaient un esclave spécialement chargé de cet office. Lorsque le soleil restait caché, la confusion devenait extrême. D’ailleurs, le compte précis des heures était le plus souvent inutile. On se contentait de ces divisions de la journée que nous employons nous-mêmes encore sous le nom de matinée, midi, après-midi, soir. Les heures étaient, à cet effet, réunies en groupes de trois ou trihories : elles formaient les fractions désignées par les noms de prime (six à neuf heures du matin), tierce, sexte, none, et ces noms ont été conservés dans la liturgie catholique. La nuit était également divisée en quatre veilles, de mêmes noms. La quatrième veille, qui s’étendait de trois heures à six heures du matin, s’appelait encore « le chant du coq ».
Nous avons dit que les heures qui ont été longtemps en usage, les heures temporaires, diurnes et nocturnes, douzième partie du jour effectif et de la nuit réelle, variaient de durée du jour à la nuit, d’une date à l’autre, d’un lieu à l’autre. Leur variation, sous nos latitudes et selon les saisons, peut aller du simple au double. Elles ne s’égalisaient qu’aux équinoxes de printemps et d’automne et devenaient l’heure équinoxiale. Celle-ci, vingt-quatrième partie du nyctémère, formait une unité théorique, un véritable étalon de mesure, ou encore une sorte de temps moyen, sans existence réelle pendant le cours de l’année et étrangère aux usages dans la vie civile. A Rome, au temps même des