de la constitution, l’impôt global et, progressif sur le revenu. Œuvre si vaste qu’on ne peut rêver de la construire en un an ; et, par cette raison même, M. Sarrien renonçait de son plein gré à la révision, qu’avec l’assentiment de M. Léon Bourgeois, il confessait ne plus voir « urgente, ni même nécessaire ». Pour l’impôt sur le revenu, il y était fort attaché, mais quand il ne serait ni global ni progressif ; et quand il n’y aurait ni déclaration, ni enquête ; et quand il serait sur « les revenus », en serait-il moins l’impôt sur le revenu ? L’idée de M. Delombre n’était pas si mauvaise ! et déjà l’on s’habituait à la trouver bonne ; déjà des listes circulaient, qui n’étaient pas définitives, en ce que l’on ne savait pas encore si M. Mougeot irait à la Justice ou à l’Agriculture, M. Trouillot au Commerce ou aux Beaux-Arts, et si M. Bourrat aurait ou n’aurait pas les Travaux publics ; mais où il y avait M. Mougeot, M. Trouillot, et M. Bourrat. Seulement M. Charles-Dupuy avait les Affaires étrangères, et, comme les élections aux conseils généraux vont avoir lieu très prochainement, et qu’il est entendu que l’administration n’y intervient pas, les progressistes ont considéré que la conciliation était impossible, s’ils n’avaient pas un de leurs hommes à l’Intérieur ; et pour la seconde fois, le mariage s’est rompu.
Alors est venu, après MM. Ribot et Sarrien, M. Peytral, des formes aimables de qui il semblait qu’on pût se promettre un heureux succès ; et, tout ainsi que l’on avait eu MM. Charles-Dupuy, Sarrien et Peytral, puis MM. Sarrien, Peytral et Dupuy, on eut, pendant trois jours aussi, MM. Peytral, Dupuy et Sarrien. Pas plus de révision qu’avec M. Sarrien ; comme avec lui, l’impôt de M. Delombre. Et la distribution des portefeuilles recommençait, et, toujours pour l’amour de la conciliation, M. Charles-Dupuy, qui n’avait plus les Affaires étrangères, données à M. de Freycinet, et qui n’avait pas davantage l’Intérieur, réservé à M. Peytral, se contentait de l’Instruction publique. M. Delombre recevait les Finances, et M. Georges Leygues ne dédaignait pas l’Agriculture. Mais, par malheur, M. Peytral, qui ne pouvait se priver de M. Mesureur, voulut s’adjoindre en outre un sous-secrétaire d’État, M. Dujardin-Beaumetz, autre radical, ce qui, avec lui, eût fait deux radicaux à la place Beauvau ; la proportion n’y était plus, le préparateur avait eu la main lourde, la mixture était trop acide ; les progressistes ne l’avalèrent pas. Et le temps parut arrivé de recourir aux grands remèdes.
Multa renascuntur quæ jam cecidere. M. Félix Faure a fait un signe, et Lazare est ressuscité : M. Brisson est accouru. « Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? » interrogeait anxieusement Figaro. — Pourquoi ces ministres et non pas d’autres ? Pourquoi M. Henri