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Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 148.djvu/606

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c’est qu’en face de nous, à mille pas peut-être, on voyait distinctement la ligne rouge sombre de l’armée anglaise. »

L’infanterie de d’Erlon et l’infanterie de Reille se déployèrent en première ligne, à la hauteur de la Belle-Alliance : les quatre divisions de d’Erlon, sur double profondeur, la droite face à Papelotte, la gauche appuyée à la route de Bruxelles ; les trois divisions de Reille dans la même formation, la droite à cette route, la gauche non loin de la route de Nivelles. La cavalerie légère de Jacquinot et la cavalerie légère de Pire, en bataille sur triple profondeur, flanquaient la droite de d’Erlon et la gauche de Reille. En seconde ligne, l’infanterie de Lobau s’établit en colonne double serrée en masse par division le long et à gauche de la route de Bruxelles, et la cavalerie de Domon et de Subervie se plaça en colonne double par escadron le long et à droite de cette chaussée. Prolongeant la seconde ligne, les cuirassiers de Milhaud et de Kellermann étaient en bataille sur double profondeur, ceux-là à la droite, ceux-ci à la gauche. La garde impériale resta en réserve près de Rossomme : l’infanterie (jeune garde, moyenne garde et vieille garde) sur six lignes, chacune de quatre bataillons déployés des deux côtés de la route de Bruxelles ; la cavalerie légère de Lefebvre-Desnoëttes (lanciers et chasseurs) sur deux lignes, à cent toises derrière les cuirassiers de Milhaud ; la cavalerie de réserve de Guyot (dragons et grenadiers), également sur deux lignes, à cent toises derrière les cuirassiers de Kellermann.

L’artillerie de d’Erlon était dans les intervalles des brigades, l’artillerie de Reille en avant du front, l’artillerie de Lobau sur le flanc gauche. Chaque division de cavalerie avait près d’elle sa batterie à cheval. L’artillerie de la garde, les batteries de réserve et la colonne de parc se trouvaient tout à fait en arrière entre Rossomme et la Maison-du-Roi. La route de Bruxelles et les chemins qui la traversent, laissés libres à dessein, permettaient de porter rapidement les renforts d’artillerie sur tous les points qu’il faudrait.

Il y avait là environ 74 000 hommes[1] et 236 bouches à

  1. Corps d’Erlon : 20 531 hommes. — Corps Reille (moins les débris de la division Girard, laissée à Ligny pour assurer les lignes de communication) : 16 774 hommes. — Corps Lobau (moins la division Teste détachée sous les ordres de Pajol) : 7 871 hommes. — Garde impériale : 19 910 hommes. — 3e et 4e corps de cavalerie (cuirassiers de Milhaud et Kellermann) : 6 534hommes. — Division de cavalerie Domon (détachée du corps Vandamme) : 1 100 hommes. — Division de cavalerie Subervie détachée du corps Pajol) : 1 215 hommes. — Total : 73 935, (défalcation faite des pertes des 15, 16 et 17 juin).