plus tard : le parti catholique qui ne devait pas faire longtemps bon ménage avec les libéraux, et le parti anti-révolutionnaire. Ce dernier, profondément calviniste, et qui combattait en les chargeant de tous les péchés du monde les principes de la Révolution, a eu d’abord pour chef M. Groen van Prinsterer, et ensuite M. Kuyper ; puis, peut-être parce qu’il a poussé trop loin en matière de discipline religieuse l’exagération de ses propres principes, il s’est partagé en plusieurs sections, l’une restant sous la direction de M. Kuyper, tandis que l’autre passait sous celle de M. Lohman. Les catholiques ne se sont pas toujours montrés plus unis. D’abord groupés sous la direction de M. Schaepman, ils n’ont pas tardé à se diviser à leur tour. Les libéraux n’ont pas mieux échappé au sort commun : les uns s’appellent aujourd’hui modérés, les autres progressistes, et ce sont ces derniers qui sont au pouvoir. Enfin, deux groupes nouveaux, celui des socialistes et celui des chrétiens historiques, sont venus compliquer encore la situation. Les socialistes ne sont pour le moment ni très nombreux, ni très influens, mais qui sait ce que l’avenir leur réserve ? Quant aux chrétiens historiques, ils se sont détachés des anti-révolutionnaires de M. Kuyper, comme l’a fait aussi M. Lohman, et ils obéissent tant bien que mal à M. Bronsveld. Ce sont des protestans très particularistes, qui n’ont pas pu se plier aux tendances conciliantes de M. Kuyper envers les catholiques, et qui préfèrent se rapprocher des libéraux. Cette nomenclature sommaire des partis néerlandais ne paraîtra peut-être pas bien claire, mais cela tient pour beaucoup à la situation elle-même. Elle présente, dans son évolution, une assez grande mobilité. Toutes les fois qu’une des questions agitées depuis un demi-siècle, question scolaire, question militaire, question électorale, vient à se poser, — ce qui arrive presque constamment, tantôt à l’une et tantôt à l’autre, — on voit les partis politiques subir une décomposition et adopter une classification nouvelle, sans qu’il soit d’ailleurs facile de pressentir d’avance comment chacun d’eux votera, ni même quelquefois de comprendre après coup pourquoi il a voté comme il l’a fait. Mais cela n’empêche pas le progrès de s’accomplir : il a été très sensible en Hollande depuis quelques années.
En matière scolaire, par exemple, les catholiques ont commencé par obtenir le droit d’ouvrir des écoles sans autorisation préalable. Ils se sont engagés ensuite dans une campagne qui n’a pas été très heureuse contre les écoles publiques : ils les accusaient d’être irréligieuses parce que le principe de la neutralité de l’enseignement y était étroitement observé. On a livré à ce sujet de grandes batailles ; le gouvernement