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Rochefoucauld-Bayers-Maumont avec ses deux nièces, Madame de Montulé et Mademoiselle Marliani, c’est la Martinique et Saint-Domingue ; Madame de Montmorin, née Morin de Banneville, qui a la plus forte pension : 3600 francs, c’est Fontainebleau ; et pour les sociétés de Paris, Madame de La Hoche-Lambert, née Lostanges, Madame de Pardaillan de Launay, Madame Cazotte, née Roignan, la veuve du prophète, Mademoiselle Carman de Saint-Etienne, Madame de Barruel-Beauvert, Madame de Geslin, Madame de Gercy, Madame de Grasse, Madame Maillé de Brezé, née Joly de Fleury, Madame de Guerchy, née du Roux de Sigy, la bru de l’ambassadeur, Madame de Mordant-Massiac, née de Bongars, Madame de Signemont, Madame de Villers-Vaudey, née Jourdain de Saint-Sauveur, Madame de Villefort, Mesdames de Verey, Madame de la Tournée-Polastron, Madame de Luynes de Fontenelles, Madame de Cavagnac, M. de Goyon, M. de Saint-Pern, M. de Girardin, M. Dieudonné de France, M. de Montboissier-Beaufort-Canillac, et l’on pourrait en dire d’autres, beaucoup d’autres !

Voilà l’important : on trouve encore quelques subalternes des Maisons du roi et des princes, trois nourrices des enfans de Louis XVI, quelques officiers de vénerie, des lectrices de Mesdames ; et, après, viennent les aumônes du commun : vieilles femmes estropiées, filles repenties, veuves d’officiers, jeunes gens dont on paye l’éducation ; et enfin les mendians anonymes : 2 100 francs par an pour le pain des pauvres à Saint-Cloud, 960 francs à Sèvres ; 2 880 francs aux orphelines de la rue du Pot-de-Fer ; 1 000 francs à l’établissement de charité de la paroisse de la Madeleine, 2 400 francs aux dames de la Société maternelle : c’est là l’obligatoire de la souveraineté, ce qui est l’inséparable du rang suprême, ce qui se doit aux paroisses et aux institutions d’assistance officielle. Mais tout cela, secours, pensions, aumônes, ne dépasse jamais les crédits affectés : si, pour un don à quelqu’un qui l’intéresse, l’Impératrice prélève une somme un peu forte, c’est autant de moins que la Dame d’honneur répartit entre les mendians non recommandés.

Il est de tradition, et cette légende a même reçu, sous forme d’une statue de marbre, une consécration officielle, que Joséphine a pris une part décisive dans la Fondation consacrée à la vieillesse, dite de Sainte-Périne. On sait quelle importance cet établissement eut alors dans l’histoire de la société française et quiconque racontera les derniers jours de la noblesse fidèle et ruinée,