l’apostolat, la nécessité de réformes immédiates, et il le convainquait.
En France, les fanfarons satisfaits et routiniers étaient bien plus nombreux encore, mais l’Empereur n’était pas de ceux-là. « D’autres n’avaient vu dans la guerre que son côté brillant ; lui avait vu de près les côtés défectueux, et voulait y remédier[1]. » Il s’était parfaitement rendu compte que, « d’après notre système général, nous ne sommes jamais prêts pour la guerre[2], » que notre « effroyable centralisation était un obstacle presque invincible à la rapidité de la mobilisation[3]. » Dans le banquet donné aux chefs de l’armée d’Italie, il avait pris vis-à-vis d’eux en quelque sorte l’engagement d’opérer les modifications dont il comprenait mieux que personne l’urgence, et de mettre les forces du pays sur le meilleur pied possible. « Que le souvenir, avait-il dit, des obstacles surmontés, des périls évités, des imperfections signalées, revienne souvent à votre mémoire, car pour tout homme de guerre, le souvenir est la science même. »
Ainsi, en Prusse et en France, les hommes ayant autorité étaient également convaincus de la nécessité d’une refonte fondamentale des institutions militaires. L’avenir appartiendra à celui qui l’opérera le plus rapidement et le mieux.
EMILE OLLIVIER.