Ces moyens sont légion, — l’air et l’eau, la lumière et la chaleur, les sources thermales et les boues, la tourbe et le sable, la forêt et la montagne, les rivières et les mers ! Chacun d’entre eux, — et les combinaisons qu’on en peut faire, — donnent lieu à de nombreuses applications ; telles, par exemple, les influences des climats continental et maritime, des climats chauds et des climats froids, etc. Chacun de ces moyens a été l’objet d’études spéciales ; mais nous ne voulons envisager que ceux d’entre ces agens naturels qui ont été récemment l’objet d’une plus grande attention. Et d’abord la cure d’air.
L’importance de l’air pur comme moyen curatif ressort avec une netteté toute particulière des heureux résultats obtenus dans les sanatoriums pour les phtisiques et dans les stations et colonies établies pour les enfans scrofuleux et tuberculeux.
Les temps ne sont pas loin où la phtisie pulmonaire, — ce sombre fléau qui, d’après les calculs de Cornet, emporte annuellement en Europe près de trois millions de vies humaines, — était tenue pour incurable. Les malades qui en étaient atteints se voyaient condamnés au régime de la chambre close et soigneusement préservés de l’air froid ou du moindre souffle de vent ; les plus favorisés, afin de prolonger leurs jours, étaient envoyés dans le Midi. Aujourd’hui l’application de l’air pur donne, sous toutes les latitudes, non seulement la possibilité d’améliorer l’état du malade, mais encore de le guérir.
L’Angleterre est un pays privilégié entre tous au point de vue de la police sanitaire ; cependant, au dire de Burton Fanning, quarante-quatre mille personnes y meurent annuellement de la phtisie, et 14 à 15 pour 100 de la population totale y sont atteints de cette maladie. C’est dans ce pays que l’on a vu paraître, vers le milieu du siècle, les premiers pionniers de la nouvelle méthode de traitement : les docteurs Bodington, James Clarck, Mac Cormac et d’autres.
Leur doctrine prêchait une large application de l’air (séjour prolongé à l’air libre, par tous les temps ; sommeil à fenêtres ouvertes). Les premières applications en ont eu lieu en Allemagne.
C’est là, en effet, à Gorbersdorf et à Falkenstein, qu’ont été fondés les premiers sanatoriums pour phtisiques. Des établissemens de ce genre existent actuellement dans tous les États de l’Europe. Si leur nombre est encore loin de correspondre aux réels besoins de la population, et s’ils n’ont pas encore réussi à