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le plan d’études, déjà si chargé, la place de ces leçons. Elles viendront s’ajouter à toutes celles que reçoivent déjà nos écoliers, dans ces journées où il importe de réserver quelques heures à la réflexion, au travail d’invention et de composition. Il y aurait danger à restreindre encore la part de cet effort, à réduire de plus en plus l’élève au rôle d’un auditeur passif, appliqué uniquement à bien écouter et à prendre beaucoup de notes. L’embarras est grand ; comment peut-on espérer en sortir ?

Ce n’est pas notre affaire, pourrions-nous dire, de résoudre ce problème. Il y a une lacune dans notre enseignement secondaire ; n’est-ce pas à ceux qui sont les maîtres des programmes de les retoucher, à l’effet de combler cette lacune ? N’est-ce pas à eux qu’il convient de chercher quels seront les sacrifices à consentir, les substitutions à opérer ?

Nous ne voudrions pourtant pas que l’on pût nous reprocher d’avoir soulevé cette question sans nous préoccuper des conditions qui rendraient cette réforme possible. On nous permettra donc d’apporter ici quelques indications qui, sans prétendre tout prévoir et tout régler, serviront du moins à montrer que les difficultés ne sont peut-être pas aussi grandes qu’elles le paraissent au premier abord.

Cet enseignement ne devrait pas se donner tout entier dans la classe, entre les quatre murs du lycée. Une large place y serait réservée à des visites de monumens et de musées. Ces visites, on les ferait d’ordinaire dans l’après-midi du jeudi et, quand il s’agirait d’une excursion un peu lointaine, on pourrait y consacrer tout un dimanche. Le temps attribué à ces leçons de choses ne serait pas pris sur celui des heures de classe.

Cependant, l’étude d’une galerie ou celle d’un édifice ne pourra jamais être que le complément de la théorie exposée du haut de la chaire. Cette exposition doctrinale devra comporter une leçon d’une heure et demie par semaine et être réservée aux élèves des classes supérieures de nos lycées. Offerte à de plus jeunes enfans, elle les amuserait peut-être ; mais leur esprit ne serait pas assez mûr pour en tout comprendre et pour en beaucoup retenir. D’autre part, les rhétoriciens et les philosophes, comme on dit, sont ceux sur lesquels pèse le plus durement l’obsession de l’examen final. Il en est plus d’un chez qui, à partir de Pâques, cette terreur éteint toute curiosité. Peut-être donc conviendrait-il de ne point prolonger au delà du premier semestre le cours