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ne sont pas, sans doute, bien considérables, mais dont l’épaisseur est grande, le traverse de l’est à l’ouest, des frontières de Birmanie au détroit de Formose. Des chaînes s’en détachent de part et d’autre, qui s’approchent très près de la mer au sud, qui enserrent au nord le haut Yang-tzé et y déterminent, en plusieurs endroits, des rapides, dont les derniers sont à Itchang, à 800 kilomètres en amont d’Hankéou. Elles s’écartent ensuite ; mais, jusqu’aux environs de Nankin, les coteaux s’approchent assez près de la rive méridionale du fleuve. Sans doute entre ces chaînes se trouvent de très larges vallées, de véritables plaines intérieures qu’arrosent, avant de s’épancher en lacs aux abords du confluent, les grands affluens navigables du Yang-tzé. Les provinces du Hounan et du Kiangsi, parcourues par ces rivières, comptent, la première, 21, la seconde 24 millions d’habitans. Quoiqu’une notable partie de leur territoire soit occupée par des montagnes, très peu habitées, comme toujours en Extrême-Orient, la population y atteint une densité une fois et demie à deux fois plus élevée que celle de la France, 112 et 136 habitans au kilomètre carré, ce qui témoigne que, dans les plaines et les basses vallées, les hommes s’y pressent au moins autant qu’en toute autre province chinoise. Au Kouang-toung, sur le versant méridional du massif montagneux, c’est un grouillement plus intense que partout ailleurs dans la plaine de Canton et les vallées inférieures des divers cours d’eau qui viennent y aboutir, notamment du Si-Kiang ou Rivière de l’Ouest. Bien que l’île d’Haïnan, à peine peuplée, fasse partie de cette grande province de 30 millions d’habitans, bien que celle-ci contienne encore d’autres districts médiocrement habités, dans les régions accidentées du nord, et sur les côtes arides et sablonneuses du sud-ouest, il y vit en moyenne 150 habitans au kilomètre carré. Aussi le chemin de fer de Canton à Hankéou, un millier de kilomètres, la seule grande ligne encore concédée dans cette région, qu’un syndicat américain doit construire avec le concours de capitaux anglais, paraît-il avoir devant lui de brillantes perspectives, reliant, comme il le fait, les deux plus grands centres urbains de la Chine, quoique les régions riches et très peuplées de ses deux extrémités soient séparées par une section en pays montagneux et pauvre. De très vastes gisemens houillers paraissent, en outre, se trouver dans le Hounan ; mais le pays n’est que très sommairement connu, les habitans de cette province étant particulièrement hostiles aux étrangers,