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publiques. En 1890, il y avait 328 écoles fréquentées par ces enfans d’indigens, et le chiffre est monté à 449 en 1896[1].

D’ailleurs, la gratuité avait été introduite dès 1870-71 dans les écoles régimentaires et dans celles dépendant de l’Amirauté.

Après avoir ainsi établi le système de l’instruction publique dans ses grandes lignes, le Parlement anglais s’occupa d’en assurer les bienfaits à certaines catégories d’enfans qui se trouvent dans des circonstances spéciales, les infirmes et les adultes. Deux lois, en 1893 et 1896, déclarèrent que les bureaux scolaires ou, à défaut, les Conseils de Comtés devaient subvenir à l’instruction des enfans aveugles, sourds-muets, faibles d’esprit (defective) ou épileptiques. Tout enfant de cette catégorie âgé de 7 à 16 ans doit être envoyé à une école appropriée à son infirmité, et si le bureau scolaire ou le Conseil de district néglige de payer sa pension, le département d’Instruction publique a le droit de l’y contraindre. Désormais ni la cécité, ni la surdité ne vous exemptent plus de l’obligation scolaire.

Cette même année 1893, un Code spécial, rédigé par le département d’Instruction publique, réglementa les écoles du soir, qui existaient depuis plusieurs années et qui correspondent à nos cours d’adultes et à notre enseignement primaire supérieur. On y reçoit des écoliers depuis l’âge de treize ans jusqu’à vingt et un ans et au-delà. L’allocation du gouvernement est calculée non pas sur la fréquentation moyenne, mais d’après le nombre d’heures suivies par l’écolier, à raison de 1 shilling par 12 heures de classe. Ces écoles, après avoir traversé une crise, ont pris un grand essor. Quelques-unes sont devenues des écoles commerciales, d’autres de véritables institutions ; elles ont de la peine à s’acclimater dans les districts ruraux. De 1895 à 1897, le chiffre des écoles du soir est monté de 3 947 à 4 980, et celui des élèves de 210 285 à 358 628. Ces classes ayant pour objet de compléter et non pas de refaire l’instruction primaire, le Gouvernement leur accorde des subventions proportionnelles au nombre de sujets classiques ou spécifiques enseignés. La statistique des élèves fréquentant tel ou tel cours a permis d’établir la hiérarchie des sujets favoris de ces adultes. C’est la géographie qui vient en tête avec 48 927 élèves, puis vient la sténographie ; la musique vocale, la tenue des livres

  1. La fréquentation moyenne dans les écoles primaires était, en 1898, de 81,8 pour 100 des élèves inscrits.