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REVUE SCIENTIFIQUE

L'ÉLECTROLYSE - LA THÉORIE DES IONS

Bibliographie : Zeitschrift für physikalischc Chemie, passim. — Théorie de l’Electrolyse, par Ad. Minet ; Gauthier-Villars, 1898. — La Constitution des Solutions, par H. de Greef. Revue des questions scientifiques, XXX ; Bruxelles. — Les Théories modernes de l’Electrolyse, par A. Hollard. Revue générale des Sciences, 1898. — Les Idées nouvelles sur la Théorie des piles, par Max Le Blanc, Ibid., 1899, etc.


Quelques esprits, trop rigoureux, ont reproché à la Physique moderne d’être un champ d’hypothèses, comme l’ancienne Physique en est un cimetière. Que ne diraient-ils pas de la Physico-Chimie ? cette jeune science qui, depuis une vingtaine d’années, s’est taillé un vaste domaine sur les confins de la physique, de la chimie et de la physiologie tant animale que végétale. C’est là que, parmi d’autres, est née il y a douze ans l’hypothèse grandiose des Ions, œuvre de trois esprits puissans : Svante Arrhenius, le chimiste suédois, qui en est le véritable père ; Van t’Hoff, le savant Hollandais, à la fois mathématicien et chimiste, dont les travaux sur l’osmose ont provoqué sa venue au jour ; Ostwald, l’éminent physicien de Leipzig qui a contribué, par ses travaux et par ceux de son école, à la développer et à l’établir.

Sa marche n’a cessé d’être rapidement ascendante. Mal accueillie d’abord par la masse des physiciens et des chimistes, regardée par quelques-uns comme un simple jeu de l’esprit, elle a été adoptée petit à petit par un nombre de plus en plus considérable de savans dans tous les pays. Elle est devenue instigatrice de recherches : elle tend à prendre cette situation de « Théorie régnante, » qui est la légitimation des hypothèses véritablement scientifiques.

Il faut bien savoir, en effet, ce que l’on peut demander à une