ce qui lui donne une sorte d’indépendance et de personnalité.
Le port actuel est le reste d’un vaste estuaire séparé de la mer par un massif rocheux. Une large écharpe de dunes s’est peu à peu développée sur ce massif et s’est étendue sur près de 40 kilomètres, jusqu’au havre île la Gachère, qui écoule les eaux de la rivière de l’Auzance. Le bourg de l’île d’Olonne et la petite ville d’Olonne, qui étaient autrefois tout à fait sur le littoral, se sont trouvés ainsi séparés de la mer par un épais bourrelet sablonneux, et il n’est resté de l’ancien golfe qu’une petite baie de 2 kilomètres environ d’ouverture, très bien encadrée entre les rochers de Saint-Nicolas au Nord et de la Tanchette au Sud. Les Sables-d’Olonne doivent surtout leur fortune à cette baie, dont le fond dessine une admirable plage de sable fin, d’une pureté parfaite, et tellement dépourvu de galets qu’on le dirait tamisé, qui présente une pente douce, régulière, presque insensible sur une largeur de 500 mètres et sur un développement de 1 kil. 500. En arrière de cette plage idéale pour les baigneurs inexpérimentés et pour les familles, s’étend le talus de la dune, que l’on a régularisé et consolidé pour protéger la ville contre les attaques de la mer, et qu’on appelle le « remblai ». Ce remblai constitue une sorte d’amphithéâtre dont les gradins sont couverts de maisons, de villas et d’hôtels, faisant tous face à la mer. C’est la ville officielle, cosmopolite et mondaine, le grand quartier des baigneurs et des étrangers. Au pied de l’autre versant du remblai, du côté de la terre, se trouve le port. Il se compose de deux vastes bassins, l’un d’échouage, l’autre à flot, réunis par une écluse et bordés tous deux de quais munis de voies ferrées. L’accès des deux bassins a lieu par un chenal de 80 mètres environ de largeur et de près de 700 mètres de longueur, défendu par deux grandes jetées : l’une, celle de l’Est, qui abrite la grande plage des baigneurs, protège le remblai sur lequel est bâtie la ville riche et élégante, et qu’on appelle la jetée des Sables ; l’autre, celle de l’Ouest, dite jetée Saint-Nicolas, enracinée au vieux port du même nom et qui, dans le courant du siècle, a été plusieurs fois modifiée, renforcée, prolongée, et sert de grand brise-lames, contre lequel déferlent les vagues du large. C’est cette dernière qui commande l’entrée du chenal.
En arrière du bassin d’échouage, l’ancienne île de la Cabaude a été complètement transformée et modernisée ; c’est là que se trouvent le bassin à flot, les grils de carénage, les chantiers de