construction, les docks, tout l’outillage que l’on trouve un peu partout et qui est nécessaire à un mouvement commercial sérieux. Ce mouvement est d’ailleurs assez considérable, près de 150 000 tonnes, dont les deux tiers environ à l’entrée comprennent surtout des bois du Nord, du pétrole, des charbons anglais ; l’autre tiers, à la sortie, consiste principalement en céréales et en sel. Au Nord de la Cabaude, les eaux de la Gachère ont été amenées par un canal dans un vaste bassin de retenue, dont les rives sont aménagées pour l’élevage des huîtres, mais dont le rôle principal consiste à assurer des chasses précieuses dans le port d’échouage, l’avant-port et le chenal. Celui-ci sépare les Sables du grand faubourg de la Chaume, qui est une sorte de ville indépendante, — on dirait presque un ghetto, — véritable ruche de petites habitations très basses, abritées derrière les dunes par des haies de tamaris, presque fermées du côté de l’extérieur, comme les maisons de l’Orient, ouvertes seulement sur des cours intérieures et de minuscules jardins. C’est le quartier des pêcheurs, qui ont gardé encore leur vie propre, leurs mœurs, leur costume, leur langage, et dont les jeunes femmes surtout ont conservé un type spécial, d’une élégance rare qui rappelle celle des plus fines Basquaises.
Tout à fait au nord de la rade de Bourgneuf, Pornic présente un tout autre caractère. Il est tout d’abord admirablement situé dans une crique très bien abritée, entre deux coteaux terminés par des falaises schisteuses, du pied desquelles débouche l’étier de la Haute-Perche, dont les eaux sont retenues par une petite écluse de chasse ; et, bien que les bateaux d’un tonnage moyen puissent seuls y mouiller à toute heure, les bonnes conditions de l’entrée et les communications régulières avec l’île de Noirmoutier entretiennent à Pornic un mouvement assez sérieux, près de 30 000 tonnes, houilles et fers anglais et bois du Nord à l’importation, céréales à la sortie.
Pornic doit surtout à sa situation pittoresque, à sa plage charmante de la Noveillard, située à l’embouchure de la Haute-Perche, à ses falaises admirablement découpées, à ses grottes séduisantes et même à sa petite source ferrugineuse d’être devenu une station balnéaire particulièrement appréciée et très prospère. La ville, qui s’étage en amphithéâtre, présente un intérêt tout particulier. Son château du XIIe siècle est un véritable décor qui fait revivre à la pensée toute l’élégance des temps chevaleresques. Pornic