Pour la musique au moins, l’avant-dernière année du siècle, — et non pas du tout la dernière, — a fini glorieusement. Elle a vu paraître ou reparaître Tristan et Iseult et la Prise de Troie, Iphigénie en Tauride et Orphée : quatre chefs-d’œuvre inégaux et divers, complets ou partiels, mais quatre chefs-d’œuvre. Jouissons d’une heure si rare et faisons halte devant tant de beauté. Je crains seulement qu’on ne nous ait gâtés et rendus trop exigeans pour les musiciens de demain, les nouveaux ou les « jeunes. » Que ne font-ils une halte, comme nous ! Voilà si longtemps qu’ils cherchent, et si loin ! Qu’ils s’arrêtent un moment, ou sinon, pour nous avertir, qu’ils attendent d’avoir trouvé. Il est vrai qu’alors (Berlioz et Wagner l’ont éprouvé naguère), nous commencerions par ne pas les croire.
Il n’y a guère plus d’un mois qu’ont cessé les représentations de Tristan. L’œuvre nous demeure présente ; sa lumière et son ombre sont encore sur nous. On ne se lassera probablement jamais de comparer Gluck et Wagner. On fera bien, si c’est pour les rapprocher ; si c’est pour les opposer, on fera mieux encore. Comparons-les donc une fois de plus, de ces deux manières, et, puisque le hasard nous en fournit l’occasion, comparons ensuite à lui-même le Gluck d’Orphée et de la seconde Iphigénie.
Gluck et Wagner ont surtout, je dirais presque seulement, ceci de